REPORTAGE. Mayotte : à la veille de la rentrée scolaire, les établissements sont encore en travaux mais "on va y arriver", témoigne le principal d’un collège de Mamoudzou

Des charpentiers, des plombiers, plusieurs entreprises travaillent jusqu’au dernier moment pour tout remettre en ordre, un mois et demi après le passage du cyclone Chido sur Mayotte. "Les poutres là sont toutes brisées en leur milieu et la charpente menace de s’effondrer à tout moment", explique le principal du collège K2 de Mamoudzou, André Déria. Les toits des préaux se sont envolés, les rambardes des coursives cassées. La réouverture prévue il y a quinze jours était impossible.

Les extérieurs de ce collège de 1 400 élèves ont aussi été très abîmés. "La promenade n’est pas évidente parce qu’il y a des endroits qui sont fermés, poursuit le principal. Je fais le tour de l’établissement plusieurs fois par jour et, à chaque fois, je découvre une réparation à faire qui vient s’ajouter". Mais le principal n’est pas découragé car "le résultat est là. Il y a dix jours de ça, même trois jours, je me disais : 'on ne va pas y arriver'. Mais là, ça va".

Des zones de la promenade du collège K2 de Mamoudzou sont encore fermées, le 26 janvier 2025. (NOEMIE BONNIN / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Il reste encore une ou deux vitres brisées, des poutres manquantes. Dans le CDI comme dans beaucoup d’autres salles, le cyclone a fait des dégâts mais les pillages et les dégradations n’ont pas arrangé les choses. "Tous les livres étaient par terre donc il a fallu tout ranger, tout reclasser, sans doute racheter pas mal de choses, relate André Déria. Là, il y avait le matériel d’EPS [Éducation physique et sportive]. Il ne reste plus rien". Même plus la porte. "Une porte comme ça coûte 2 000 euros. On a 15 portes à changer".

Les élèves "pressés de reprendre leur scolarité"

Le budget total de réparation, de nettoyage, de rachat assuré par l’État est énorme. "Il y a l’électricité, la plomberie, les toits, la menuiserie, le matériel informatique, le mobilier… Tout ça mis bout à bout, on doit être autour des 200 000-300 000 euros facile", calcule le principal. "C’est certainement même plus que ça." Le principal tire un coup de chapeau aux personnels d’entretien du collège. Il a fallu nettoyer la boue qui s’était déversée dans la cour, ranger, débarrasser… Grâce à eux, les élèves pourront bien revenir en classe lundi 27 janvier. "Nos élèves , quand on les croise, nous demandent : 'quand est-ce qu’on recommence ?' Ils sont pressés eux aussi, de reprendre leur scolarité", souligne André Déria. 

La reprise va se faire à mi-temps les premières semaines, la moitié des élèves le matin, l’autre l’après-midi. Mais tous pourront bénéficier du déjeuner, fourni par le collège, et seul repas quotidien, pour la plupart des jeunes.