Reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France : la gauche salue un geste tardif, la droite redit ses réticences

Les partis de gauche ont salué une "victoire tardive", lundi 22 septembre, après l'annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance par la France de l'Etat de Palestine, tandis que la droite a exprimé de nouveau ses réticences. 

"La France doit maintenant agir pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et mettre fin aux massacres, aux persécutions, à l'occupation. Il faut stopper Nétanyahou !", a affirmé sur le réseau social X Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, rappelant l'objectif d'une "solution à deux Etats".

Le fondateur de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, qui a fait du soutien à Gaza une de ses priorités, a jugé "emberlificotées" les explications du chef de l'Etat à la tribune de l'ONU lundi. "La France et dix autres nations de plus reconnaissent l'Etat de Palestine. C'est une victoire irréversible du combat populaire pour le droit d'un peuple à disposer de lui-même", a-t-il déclaré sur X, appelant "les nations concernées" à "la suite logique : l'isolement des agresseurs et leur disqualification dans tous les accords de coopération". 

Pour le Parti socialiste, "ce 22 septembre est un jour historique, celui où la France s'honore en reconnaissant l'Etat de Palestine. Cette revendication que nous portons de longue date s'accomplit aujourd'hui". Evoquant un "génocide" dans la bande de Gaza, les socialistes estiment que cette reconnaissance représente un "geste d'espoir". 

"Ce n'est pas avancer vers la paix"

A droite et à l'extrême droite, le geste accompli par Emmanuel Macron a suscité des réserves, voire une opposition totale.

"C'est le choix d'Emmanuel Macron, pas le mien. Mais ma conviction est qu'on ne peut reconnaître un Etat palestinien qu'avec les conditions réunies", a déclaré le ministre de l'Intérieur et président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, sur LCI. "Reconnaître un Etat palestinien sans conditions, ce n'est pas avancer vers la paix. C'est offrir une victoire au Hamas, l'organisation terroriste du 7-Octobre", avait jugé le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, plus tôt dans la journée.

Même accusation, du côté du Rassemblement national, de faire le jeu du mouvement islamiste palestinien. "C'est le Hamastan qu'Emmanuel Macron reconnaît aujourd'hui, pas la Palestine. C'est une faute extrêmement grave, notamment à l'égard des nations qui luttent contre le terrorisme islamiste", a accusé lundi matin Marine Le Pen.