On ne se frotte jamais impunément à Orwell. Voilà ce qu’a dû penser le dessinateur Xavier Coste lorsqu’il a décidé d’entreprendre la suite du célébrissime roman 1984, dont il avait déjà tiré une magistrale adaptation en bande dessinée il y a trois ans.

Après L’Homme à la tête de lion, ambitieuse escapade vers les monstres de foire, Coste replonge tête la première dans l’enfer dystopique du maître de la contre-utopie avec Journal de 1985. Il fallait une certaine dose d’inconscience pour oser donner une suite au chef-d’œuvre de l’auteur de La Ferme des animaux. Coste, qui développe actuellement un film d’animation transposé de 1984, s’est naturellement laissé entraîner vers un imaginaire tout imprégné de l’héritage orwellien. Son intrigue est solide, tragique, politique, voire philosophique. Il embarque le lecteur et ne lui lâche jamais la main. On ressort troublé de cette lecture addictive tant les résonances avec le monde tel qu’il va sont criantes.

Tandis que Big Brother célèbre l’avènement…