Guerre au Proche-Orient : Emmanuel Macron veut "déclencher une série" de reconnaissances des Etats palestinien et israélien
Malgré les vives critiques d'Israël et d'une partie de la classe politique française, Emmanuel Macron a réitéré lundi 14 avril vouloir "déclencher une série de reconnaissances" des deux Etats, palestinien et israélien. "Ce que nous voulons déclencher c'est une série d'autres reconnaissances" d'un Etat palestinien, comme la France pourrait le faire en juin, "mais aussi la reconnaissance d'Israël par des Etats qui aujourd'hui ne le font pas", a déclaré le président français à l'Institut du monde arabe à Paris.
La France ambitionne d'obtenir cette série de gestes à l'occasion d'une conférence des Nations unies pour relancer la solution à deux Etats, qu'elle coprésidera en juin avec l'Arabie saoudite, à New York. En 2020, les accords d'Abraham initiés par Donald Trump lors de son premier mandat ont mené à la reconnaissance d'Israël par les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Mais nombre de pays du Golfe ne l'ont toujours pas fait, à commencer par l'Arabie saoudite, de même que la Syrie, le Liban, ainsi que l'Algérie et la Tunisie.
Un entretien prévu mardi avec Benyamin Nétanyahou
Le président français espère aussi entraîner d'autres Etats qui n'ont pas encore reconnu l'Etat palestinien. A ce stade, 147 pays ont franchi le pas mais de grands pays notamment européens manquent encore à l'appel, comme la France, l'Allemagne ou encore l'Italie. "Le seul moyen d'avoir la paix et la stabilité dans la région, c'est cette reconnaissance mutuelle et une architecture de sécurité (..) C'est le seul moyen de stopper le cycle de violence", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a précisé qu'il s'entretiendrait mardi avec le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a qualifié de "grave erreur" son intention de reconnaitre un Etat palestinien. "Nous n'accepterons pas de leçons de morale sur la création d'un Etat palestinien qui mettrait en danger l'existence d'Israël, de la part de ceux qui s'opposent à l'indépendance de la Corse, de la Nouvelle-Calédonie, de la Guyane française et d'autres territoires, dont l'indépendance ne menacerait en rien la France", a protesté dimanche le dirigeant israélien, dont les relations avec Emmanuel Macron sont notoirement tendues. Ces critiques ont été dénoncées par la diplomatie palestienne, lundi matin.