Quelle situation étrange. Sur fond de chaos calédonien, l’exécutif à la majorité toute relative marche vers une défaite cinglante aux élections européennes à l’issue desquelles se dessinera, selon les mots d’un parlementaire expérimenté, un « paysage politique post-Nagasaki ». Recomposition, motion (de censure), dissolution… la conversation politique ces jours-ci n’est que spéculation.
Et, en même temps, le même exécutif déroule un agenda de réformes ambitieux, comme pour conjurer le plus longtemps possible le destin de « lame duck » d’Emmanuel Macron, de président rendu impuissant car inéligible une troisième fois. Son obsession : « gouverner jusqu’au bout, faire de ce mandat un mandat utile », confie un ministre. « De l’audace », avait-il souhaité, au mois de janvier, en conférence de presse. Vœu exaucé, à la limite de la provocation en cette période électorale.
Dans le seul champ économique, le gouvernement lance de nombreux chantiers. Bruno Le Maire s’attaque à la simplification…