Flottille de la liberté : Rima Hassan et Tiago Ávila placés à l’isolement, François Bayrou réfute le terme d’« otage » et provoque un tollé

Entre les éléments de langage du gouvernement de Benyamin Netanyahou et la vérité, François Bayrou a choisi. Lors de la séance de questions au gouvernement au Sénat, ce mercredi, le premier ministre s’est exprimé à propos de l’arrestation illégale de douze membres de l’équipage du navire humanitaire Le Madleen par Israël dans les eaux internationales, dans la nuit de dimanche à lundi. Huit sont encore détenus, dont quatre Français.

Loin de condamner les méthodes des autorités israéliennes, qui s’obstinent à les obliger à signer un document établissant de façon mensongère qu’ils seraient entrés illégalement sur le territoire israélien, le chef du gouvernement a préféré charger « un certain nombre de forces politiques » qui « utilisent le mot ”otage”», jugeant cela « inacceptable ».

Au même moment, « Rima Hassan a été placée en isolement dans des conditions inhumaines à la prison de Neve Tirza après avoir écrit ”Free Palestine” sur un mur de la prison de Givon » affirme le collectif Adalah dans un communiqué. Sur X, l’eurodéputée a annoncé entamer une grève de la faim.

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Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot déclarait que les quatre Français encore détenus en Israël, dont l’eurodéputée LFI et le journaliste de Blast Yanis Mhamdi, seraient expulsés « jeudi et vendredi ».

« Pas un mot pour condamner l’acte de piraterie »

« Les six Français se sont vus offrir le choix de rentrer dans notre pays à l’instant et un certain nombre d’entre eux l’ont refusé. Si les vrais otages, ceux qui sont détenus à Gaza, s’étaient vus offrir la possibilité de rentrer dans leur pays à l’instant, ils seraient rentrés (…) Je trouve inacceptable que l’on instrumentalise les choses de cette manière », a-t-il déclaré.

En réaction, le groupe CRCE-K, où siègent les communistes, a quitté l’hémicycle, dépité par ces propos qui font l’impasse sur l’illégalité de cette arrestation. Et pour cause, les eaux au large de la bande de Gaza, où a été arrêté l’équipage, ne font pas partie du territoire israélien, « à moins de reconnaitre l’annexion de la bande de Gaza par Israël », comme l’a fait remarquer le coordinateur national de la France insoumise (LFI), Manuel Bompard, sur X.

« Pas un mot du premier ministre pour condamner l’acte de piraterie perpétré par le gouvernement israélien dans les eaux internationales lors de l’arraisonnement du Madleen », s’est désolé le sénateur communiste de Seine-Saint-Denis, Fabien Gay, par ailleurs directeur de l’Humanité.

Meyer Habib aux anges

« Cette interception dans les eaux internationales constitue une violation grave du droit international qui n’a toujours pas été condamné par la France », a dénoncé Soumya Bourouaha, députée PCF, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale cette fois.

« Monsieur le premier ministre, où êtes-vous, où est la France, a demandé Mathilde Panot, cheffe des députés LFI. La flottille de la liberté, elle, a vogué pour briser le blocus de l’aide humanitaire. C’est la fierté de la France que l’équipage compte six de nos concitoyens dont une représentante du peuple français. Ils ont fait plus en dix jours que vous en vingt mois. » « Ces militants ont obtenu les faits qu’ils voulaient obtenir. Mais c’est une instrumentalisation à laquelle nous ne devons pas nous prêter », a rétorqué François Bayrou.

Sans surprise, ces mots ont ravi l’un des bons soldats de Benyamin Netanyahou, l’ancien député Meyer Habib, ex-apparenté LR, et désormais proche du Rassemblement national (RN). « Merci François Bayrou pour ta clairvoyance et ton honnêteté. Ce ne sont pas des otages, ce sont des comédiens provocateurs antisémites, et de misérables manipulateurs », a-t-il posté sur le réseau social X.

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