La Dame qui colle orne les rues des silhouettes des survivantes des violences conjugales

Comme son nom l’indique, l’artiste est adepte des collages. Et pas n’importe lesquels : des œuvres contre les violences faites aux femmes.

Une fois collées, les silhouettes de ses modèles prennent vie sous les yeux des badauds comme « des vigiles qui viendraient surveiller ou témoigner des violences ». Ces femmes survivantes « veillent symboliquement sur les passantes », explique-t-elle. Anonymes, leurs noms et leurs histoires ne sont pas divulgués. Seul un petit écriteau explique la démarche de l’artiste.

« C’est de l’art social. Je ne suis pas là pour décorer la ville mais pour transmettre un message », dit-elle au média étudiant lillois Circonflex Mag. La Dame qui colle choisit des endroits peu éclairés de nuit, qui lui semblent emblématiques pour exposer ses dessins, mais aussi les abords de stations de métro et d’importants lieux de passage. L’artiste souhaite réintroduire la femme dans l’espace public. « Ces femmes, c’est vous, c’est moi, c’est toutes celles qui ont été victimes de violences ordinaires », confie-t-elle à 20 Minutes, armée d’un pinceau.

En octobre 2025, l’un de ses portraits les plus emblématiques a été collé à Avignon : celui de Gisèle Pelicot. Pour la première fois, il ne s’agissait pas d’un portrait anonyme. Une manière de la soutenir en mettant « des mots d’amour autour d’elle sur les murs », écrit la Dame qui colle sur son compte Instagram où elle poste régulièrement ses travaux. Utiliser l’art urbain pour dénoncer « nous fait du bien, nous renforce et nous permet de résister », apprécie-t-elle.