Trêve à Gaza : les conditions de libération des détenus Palestiniens dénoncées par le Comité international de la Croix rouge
Trois otages israéliens ont été libérés samedi 1er février, dont le Français Ofer Kalderon qui aura passé 484 jours entre les mains du Hamas. Ces libérations se sont faites en échange de 183 détenus palestiniens relâchés dans la foulée, mais les conditions de cette libération sont dénoncées par des employés du Comité international de la Croix rouge.
Menottes, mains sur la tête et bracelet
Dans un communiqué officiel, l'organisation rappelle aux belligérants qu'ils doivent faire preuve de dignité et assurer la sécurité des otages et des détenus lors des échanges. Les prisonniers palestiniens sortis samedi à la mi-journée, principalement du centre pénitentiaire de Ktzi'ot, dans le désert du Négev, l'ont été dans des conditions qui posent de sérieuses questions. Ils étaient menottés, mains derrière la tête et portaient un bracelet sur lequel était écrit : "le peuple éternel n'oublie pas et pourchassera son ennemi".
Ces conditions ne surprennent pas Thair Chritah, membre de la commission des affaires des détenus palestiniens. "Ils sont en mauvaise santé, ils ont été battus, humiliés, ont subi des actes de torture, surtout durant les derniers jours. Pour les forces d'occupation israéliennes, la libération de ces détenus est un aveu d'échec car certains d'entre eux étaient condamnés à de longues peines, voire, à la perpétuité", rappelle-t-il.
Le porte-parole du service pénitentiaire israélien, lui, assume et précise que jusqu'à ce qu'ils quittent le sol de l'état hébreu, "les ennemis d'Israël" seront "traités comme dans une prison". Sur les 183 détenus palestiniens libérés samedi, 111 avaient été arrêtés à Gaza juste après le 7 octobre 2023, enfermés sans jugement et sans charges avérées retenues contre eux.
Conditions revues pour les ex-otages du Hamas
Ce traitement indigne fait écho aux conditions de libération des otages jeudi 30 janvier qu'Israël avait dénoncées, avec une foule déchaînée que le service d'ordre du Hamas et de ses alliés du jihad islamique palestinien ont eu du mal à canaliser. Huit otages ont été libérés dans ces conditions chaotiques, dont Arbel Yehoud, la dernière femme vivante qui était encore à Gaza. Pétrifiée, l'ex-otage a ému de nombreux Israéliens et sa libération a indigné le Premier ministre Benjamin Natanyahou qui a alors bloqué quelques heures le transfert des détenus palestiniens en signe de protestation, puis exigé que les prochaines libérations se déroulent dans le calme.
Il a été écouté, puisque le Hamas a rendu les otages ce samedi aux employés du Comité international de la Croix-Rouge tôt le matin, devant une audience limitée avec peu de civils et beaucoup de militaires. Douze otages vivants doivent encore être libérés d'ici la fin de la première phase de la trêve début mars et huit dépouilles doivent être rendues à leurs familles en Israël. Parmi ces vingt otages, morts ou vivants, on compte également le dernier français aux mains du Hamas, Ohad Yahalomi.