Avant le sommet de l’OTAN, Donald Trump s’autocongratule en diffusant les SMS du secrétaire général, Mark Rutte

La boulette. Habitué à l’autocongratulation publique, Donald Trump n’a pu s’empêcher de se féliciter des messages envoyés par le secrétaire général de l’OTAN, le Néerlandais Mark Rutte, après les frappes états-uniennes sur l’Iran. Au point de les publier sur son réseau social, Truth social.

« Félicitations et merci pour votre action décisive en Iran. C’était vraiment extraordinaire et quelque chose que personne d’autre n’avait osé faire », s’enthousiasme le dirigeant de l’Alliance atlantique, plus servile que jamais. Et de poursuivre : « Vous vous envolez vers un nouveau grand succès. Vous allez réaliser quelque chose qu’AUCUN président américain n’était parvenu à faire durant des décennies », en évoquant les fameux 5 % du PIB que tous les pays membres doivent réserver aux dépenses militaires, une exigence de Donald Trump.

Et en écrivant au passage des mots en lettres capitales, une habitude du président états-unien. « L’Europe va payer un prix ÉNORME » pour financer sa défense « comme elle le devait » et « ce sera votre victoire », écrit encore Mark Rutte, alors que Donald Trump critique régulièrement les « mauvais payeurs » européens.

Mark Rutte dans la main de Trump ?

Le problème, c’est que la publication de ces échanges pourrait bien mettre en difficulté Mark Rutte, alors que l’OTAN est justement réunie à La Haye, aux Pays-Bas, ces mardi et mercredi. Et que les chefs d’État européens sont divisés quant à l’attitude à tenir envers les diktats du président des États-Unis en matière d’armement. Donald Trump est attendu à La Haye mardi soir, et la publication de ces messages pourraient considérablement changer l’ambiance du sommet.

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Car qui va faire encore confiance à Mark Rutte, désormais affiché comme le larbin de Donald Trump ? Déjà, en mars dernier, son refus de défendre le Danemark face aux projets d’annexion du Groenland par le président états-unien avait choqué les Européens. Tous sont toutefois conscients que le rôle de l’OTAN et de son dirigeant est avant tout d’assurer la proximité avec l’allié américain, malgré les incertitudes créées par la politique de Donald Trump.

Ce mercredi, une séance de travail de deux heures et demie est prévue entre les trente-deux pays membres de l’Alliance atlantique. Si le sujet premier de l’OTAN, celui de la Russie, sera évoqué, la question des bombardements sur les installations nucléaires iraniennes pourrait ainsi s’inviter dans les débats.

Personne, ni en Europe ni au sein de l’OTAN, n’a condamné ces bombardements, même si Emmanuel Macron les a déclarées « illégaux ». Une chose est sûre : avec la publication de ces messages, Donald Trump a mis Mark Rutte en porte-à-faux.