Droits des femmes : la justice suspend l'interdiction de la marche "nocturne féministe radicale" à Paris vendredi soir
Le tribunal administratif a suspendu l'interdiction de la marche "nocturne féministe radicale", vendredi 7 mars, dans la soirée à Paris, estimant que "les risques de troubles à l'ordre public invoqués ne sont pas suffisamment justifiés". Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait interdit mercredi cette manifestation prévue entre la gare de l'Est et la place de l'Hôtel de ville.
Cette marche vise à revendiquer "les droits et libertés menacés par un Etat fasciste et la montée de l'extrême droite", d'après les organisateurs. La préfecture de police estimait que cette manifestation était "de nature à troubler l'ordre public", notamment en raison d'appels à rejoindre la marche de la part des collectifs propalestiniens, qui demandent "la libération de la Palestine de la mer au Jourdain".
Environ 1 000 personnes attendues
Or, selon le tribunal administratif, cette marche a lieu chaque année depuis 2020 et ne s'est jamais accompagnée "de violences ou de la diffusion de messages incitant à la haine ou à la discrimination, y compris lorsque des collectifs de soutien à la Palestine y avaient participé".
Le juge des référés a également relevé que si le préfet craignait des heurts avec les collectifs Nous vivrons et Némésis, ceux-ci n'avaient pas été présents, par le passé, à la marche organisée le 7 mars. Ils ont cette année annoncé leur participation au cortège du 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Le tribunal a par ailleurs estimé que le préfet de police ne justifiait pas de l'insuffisance des moyens matériels et humains dont il dispose pour assurer le respect de l'ordre public, étant donné le nombre de participants prévus (environ 1 000 personnes) et la présence d'un service d'ordre interne.