« Ce qui m’a inspiré, c’est de rencontrer des femmes fortes sur mon chemin » : le parcours de sororité de Noémie Calais, éleveuse dans le Gers
« Mais vous ne comprenez rien, vous êtes blonde ? » « Cette carcasse appartient à une éleveuse, elle ne verra rien si on la découpe mal. » Ces petites remarques misogynes, Noémie Calais aurait bien pu finir par s’y habituer. Après tout, rare femme dans une formation de boucherie, elle aurait dû se douter que son apprentissage serait semé de commentaires sexistes et de remise en cause de ses compétences. « Se sentir légitime quand on arrive de l’extérieur, c’est déjà un gros souci. J’appréhendais ces stages de découpe en boucherie traditionnelle, j’y allais avec la boule au ventre », se souvient-elle.
En décidant de devenir éleveuse de porc noir dans le Gers, la jeune diplômée de Sciences-Po, qui a fait ses premières armes professionnelles dans des cabinets de conseil outre-Manche, a dû apprendre à apprivoiser le monde agricole, nouveau pour elle. D’abord parce qu’elle ne connaît pas grand-chose à la vie rurale, bien qu’elle tombe amoureuse de la campagne occitane lorsqu’elle s’y installe. Ensuite, parce qu’elle est une femme, et part ainsi dans l’aventure agricole avec de sérieux obstacles face à elle.