Dette publique : l’agence de notation Fitch dégrade la note de la France

L’agence de notation Fitch a tranché. Vendredi 13 septembre au soir, malgré un espoir de clémence, elle a dégradé la note souveraine de la France de AA-, « haute qualité », à A +, « moyen supérieur ». « La chute du gouvernement lors d’un vote de confiance, illustre la fragmentation et la polarisation croissante de la politique intérieure », a justifié l’agence dans un communiqué.

L’automne dernier, après la dissolution, elle avait déjà placé la France « sous perspective négative ». Son verdict risque d’influence ceux de ses consœurs Moody’s et Standard & Poor’s (S & P), attendus les 24 octobre, et 28 novembre prochains.

Trop de cadeaux d’impôts

Si Fitch déplore la situation politique, c’est d’abord parce que « l’instabilité affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d’ampleur ». Il faut dire qu’après huit années de cadeaux fiscaux, les finances de l’État sont à la peine : la dette atteignait fin mars 113,9 % du PIB et devrait, « sans horizon clair de stabilisation », atteindre selon l’agence 121 % en 2027.

Le déficit, lui, est espéré à 5,4 % en 2025. L’objectif affiché par le gouvernement de le limiter à 4,6 %, l’an prochain semble hors de portée, sans même parler des sacro-saints 3 %.

Si cette situation a été dramatisée à outrance par l’ancien Premier ministre lors de son discours à l’Assemblée nationale le 8 septembre dernier, elle n’en est pas moins lourde de conséquences. La dégradation de la note de la France, risque d’entraîner, à long terme, la hausse des taux d’intérêt auxquels elle emprunte sur les marchés internationaux, où, faute de solution alternative, elle se finance largement.

Coupes budgétaires contre rentrées fiscales

Alors, comment mettre un terme à ce dérapage des déficits publics ? L’agence Fitch a son idée. « La lourde charge fiscale et le poids élevé des dépenses structurelles rendent difficile une consolidation budgétaire durable, souligne l’agence dans sa note. Avec un taux de prélèvements obligatoires de 45,6 % du PIB (contre 40 % en moyenne dans l’UE), la France dispose d’une marge limitée pour augmenter encore les impôts. »

Avant de poursuivre à l’unisson avec les macronistes, la droite et l’extrême droite : « Elle peine également à réduire ses dépenses sociales, qui s’élèvent à 32 % du PIB contre 26 % en moyenne dans l’UE ».

L’ampleur des difficultés pourrait pourtant pousser à reposer la question de la répartition de l’effort, et avec elle, celle des rentrées fiscales. La montée en puissance du débat autour de la taxe Zucman, du contrôle des aides aux entreprises ou encore du mécontentement face aux inégalités croissantes, montre qu’il devient de plus en plus difficile d’ignorer cette approche.

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