Les agences de notation, entre conflits d’intérêts et prophétie autoréalisatrice
Attention, revoilà le père Fouettard de l’économie. Plus encore que les autres années, les élites économiques et politiques du pays attendent dans l’angoisse le verdict des agences de notation, à commencer par celui de Fitch, qui doit tomber ce vendredi 12 septembre.
C’est que ce lancement de la saison des notes survient en pleine période d’instabilité politique et sociale, juste au moment du chassé-croisé entre la démission du gouvernement Bayrou et la nomination de son successeur à Matignon, Sébastien Lecornu, et entre les blocages du mouvement du 10 septembre et la journée intersyndicale de mobilisations du 18. « Sur les marchés (financiers), on l’appelle le calendrier de la peur », résumait le quotidien libéral la Tribune du 8 septembre.
Au premier rang des peurs agitées, la note financière de l’État que Fitch pourrait dégrader ce vendredi soir, la faisant passer du groupe AA « qualité haute ou bonne » au groupe A « qualité moyenne supérieure ». Il y a un an, l’agence avait déjà indiqué qu’une baisse serait envisagée en cas d’« incapacité à mettre en œuvre un plan...