Amnesty International réclame une enquête pour "crime de guerre" après les frappes israéliennes contre la prison d'Evine en Iran
Amnesty international a réclamé mardi 22 juillet une enquête pour "crime de guerre" après des frappes israéliennes fin juin contre la prison d'Evine à Téhéran (Iran), durant la guerre de 12 jours qui a opposé les deux pays. "Les frappes aériennes délibérées de l'armée israélienne (...) constituent une grave violation du droit international humanitaire", a dénoncé l'ONG dans un communiqué.
Israël avait lancé le 13 juin une offensive aérienne massive sur l'Iran, en affirmant vouloir empêcher ce pays de se doter de l'arme nucléaire. Le 23 juin, une frappe contre la prison d'Evine a fait 79 morts, dont des détenus, des membres de leurs familles ainsi que du personnel administratif, selon un bilan du pouvoir judiciaire iranien. Israël a confirmé que ses frappes avaient visé cette prison.
"Entre 1 500 et 2 000 détenus se trouvaient" dans la prison
"L'armée israélienne a procédé à de nombreuses frappes aériennes contre la prison d'Evine, tuant et blessant des dizaines de civils et causant des dégâts et destructions de grande ampleur dans au moins six zones de ce complexe pénitentiaire", ajoute l'organisation, affirmant se baser sur des vidéos authentifiées, des images satellite et des témoignages. "Une prison ou un lieu de détention est présumé être un objet civil et il n'existe dans ce cas aucun élément attestant de manière crédible que la prison d'Evine constituait un objectif militaire légal", affirme Amnesty.
Selon Amnesty, "entre 1 500 et 2 000 détenus se trouvaient" dans ce centre pénitentiaire ultra-sécurisé au nord de la capitale, où étaient détenus des opposants et des prisonniers étrangers ou binationaux. Parmi eux se trouvaient deux Français détenus en Iran depuis trois ans, Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, dont on sait qu'ils ont été transférés dans un autre lieu de détention depuis, qui reste inconnu. Ils n'ont toutefois pas été blessés dans l'attaque, ont affirmé leurs proches après avoir reçu une rare visite consulaire.