Gérard Depardieu : comme en 2024, le parquet de Paris requiert un procès pour viols et agressions sexuelles sur Charlotte Arnould

L’ex « monstre sacré » du cinéma n’en a pas fini avec la justice. Le parquet de Paris a de nouveau requis un procès pour viols et agressions sexuelles à l’encontre de Gérard Depardieu « devant la cour criminelle départementale de Paris, pour (quil soit) jugé des infractions de viols et agressions sexuelles au préjudice de Charlotte Arnould », a appris l’Agence France Presse (AFP) de source proche du dossier mercredi.

Les premières réquisitions émises en ce sens en août 2024 n’étaient plus valides pour raisons procédurales. Après une plainte de l’actrice, qui l’accuse de deux viols commis les 7 et 13 août 2018 au domicile parisien de l’acteur, Gérard Depardieu avait été mis en examen le 16 décembre 2020 dans cette affaire.

Un « soulagement » pour Charlotte Arnould qui tient à « rester prudente »

Sollicité mercredi par l’AFP, l’avocat de Gérard Depardieu, Jérémie Assous, estime que « le non-lieu s’impose ». « Les vidéos de surveillance prouvent qu’il n’y a eu aucune agression : on voit (Charlotte Arnould) embrasser pendant plus de quarante secondes, monter l’escalier qui mène à la chambre, et y monter seule, en souriant. Elle lui écrit le lendemain de sa visite qu’elle l’aime, et qu’elle n’est jamais aussi bien que dans ses bras », argue le conseil qui, dans le cadre du procès de l’affaire des Volets verts, a été sanctionné par le tribunal pour son attitude « agressive » et ses « propos outranciers et humiliants » envers les deux victimes. Il a été sommé de verser une indemnisation à chacune des plaignantes.

Lors de ce même procès en mars 2024, l’avocat n’avait pas manqué de faire gronder la salle d’audience lorsqu’en citant le cas de Charlotte Arnould, il l’avait traité de « menteuse », remettant en cause la parole de la comédienne. Ce qui, pas plus que les sanctions dont il a écopé, ne l’a dissuadé de réitérer. Jérémie Assous a aussi estimé, après l’annonce du renvoi de son client, que Charlotte Arnould est « disqualifiée » par les accusations successives de viol et d’agression qu’elle a portées contre d’autres personnes, dont « aucune (…) n’a été considérée comme sérieuse ».

Ces nouvelles réquisitions sont au contraire une « avancée vers une reconnaissance pour (ma) cliente », a de son côté avancé l’avocate de l’actrice, Me Carine Durrieu-Diebolt, sur LinkedIn. Pour Charlotte Arnould, c’est aussi un « soulagement » mais elle tient à « rester prudente » puisqu’« il faut attendre l’ordonnance de mise en accusation du Juge d’instruction », a-t-elle écrit sur Instagram.

La décision finale sur la tenue d’un procès appartient désormais à la magistrate instructrice. Selon la source proche du dossier citée par l’AFP, des recours de Gérard Depardieu doivent encore être étudiés par la cour d’appel de Paris.

L’enquête réouverte après un numéro de Complément d’enquête

L’enquête avait été rouverte après une demande d’expertise sur des propos à caractère sexuels et sexistes tenus par Gérard Depardieu lors d’un tournage en Corée du Nord, révélés par « Complément d’enquête » (France 2) en décembre 2023.

Sur ces images qui ont fait scandale, le comédien multiplie les commentaires misogynes et insultants dans un haras, notamment à un moment où à l’écran, une fillette faisait du cheval. Après avoir accusé l’équipe de France 2 de manipulations, il a affirmé que ses propos visaient une autre femme, adulte, prétendant aussi qu’il s’agissait d’une scène de fiction. Une expertise civile est également en cours sur la question de la manipulation des images qui doit faire l’objet, dans une procédure distincte, d’une audience correctionnelle le 2 octobre.

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