U.S. Steel : le groupe japonais Nippon Steel va investir sans devenir propriétaire, annonce Donald Trump
Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi que le groupe japonais Nippon Steel allait investir dans l'aciériste américain U.S. Steel plutôt que de le racheter. «Je ne voulais pas que ce soit racheté mais un investissement, j'adore. Et ils vont faire un gros investissement», a dit M. Trump, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba à la Maison Blanche.
Les deux groupes industriels ont annoncé en décembre 2023 le projet d’acquisition à 14,9 milliards de dollars (dette comprise) de U.S. Steel par son rival japonais Nippon Steel. Elle devait être finalisée au plus tard au troisième trimestre 2024. Mais, après examen du dossier pendant de longs mois par les autorités américaines antitrust et de surveillance des investissements étrangers dans les entreprises américaines, le président Joe Biden a bloqué l’opération quelques semaines avant son départ de la Maison Blanche le 20 janvier, au nom de la «sécurité nationale».
«Nous ne voulions pas la voir partir»
Donald Trump, qui avait également jugé pendant la campagne qu’U.S. Steel devait rester sous pavillon américain, a rencontré le patron de l’entreprise jeudi à la Maison-Blanche, selon un responsable américain. Après avoir indiqué vendredi que des constructeurs automobiles japonais allaient ouvrir des usines aux États-Unis, Donald Trump a déclaré, confondant selon toute vraisemblance, Nissan et Nippon Steel: «Nissan va faire quelque chose de très enthousiasmant concernant U.S. Steel». «Ils vont s’orienter sur un investissement plutôt qu’une acquisition. Nous n’aimions pas cette idée. U.S. Steel est une entreprise très importante», a-t-il expliqué. «Nous ne voulions pas la voir partir», a-t-il ajouté.
Nippon Steel va «investir lourdement» dans le groupe américain, a-t-il insisté, sans donner de détail. Le Premier ministre japonais a, dans la foulée, confirmé qu’il ne s’agirait «pas d’une acquisition, (ce sera) un investissement». Selon lui, «de la technologie japonaise sera fournie et des produits de meilleure qualité seront fabriqués aux États-Unis. (...) Ce ne sera pas unilatéral, ce sera réciproque. Ce sera mutuellement bénéfique». Nippon Steel et U.S. Steel avaient indiqué le 12 janvier avoir obtenu de Washington un sursis courant jusqu’en juin - au lieu des trente jours réglementaires - pour abandonner formellement leur projet d’union.