Reprise partielle de Naf Naf : "Pour les salariés, ce n'est pas la grande euphorie", estime la CFDT

"On ne se réjouit pas que cette offre ait été retenue et pour les salariés, ce n'est pas la grande euphorie non plus", assure jeudi 7 août sur franceinfo Aurélie Flisar, secrétaire générale adjointe de la Fédération des services CFDT. L'enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf, qui était en redressement judiciaire, a été partiellement reprise par groupe Beaumanoir qui détient Caroll, Bonobo, Cache Cache, Morgan, ou encore Sarenza. Le plan prévoit de garder près de la moitié des 600 employés que compte actuellement l'enseigne et de conserver 12 boutiques sur les 102 existantes, mais pour les exploiter sous ses autres marques. 

Le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a rejeté l'offre d'Amoniss, propriétaire de Pimkie, le groupe étant "en plan de sauvegarde depuis octobre 2024" et présentant de ce fait "une fragilité financière", selon le document. Amoniss proposait de reprendre 185 salariés et d'en reclasser 26.
 
De son côté, la CFDT avait émis "un avis défavorable" pour ces deux offres, même si le syndicat "espérait d'abord qu'il n'y ait pas de liquidation judiciaire pour la préservation des emplois", précise Aurélie Flisar. La syndicaliste insiste : "On ne considère pas que l'offre de Beaumanoir soit une grande victoire en soi". Au contraire, "le moral est plutôt dans les chaussettes" car "les perspectives d'avenir sont assez sombres" car "la reprise par Beaumanoir, c'est la disparition de la marque Naf Naf".

La perspective redoutée d'un "éloignement géographique"

Puis, seule la moitié des emplois sera sauvée. Le groupe Beaumanoir reprend 55 salariés et propose un reclassement à 253 d'entre eux, mais la secrétaire générale adjointe de la Fédération des services CFDT reste prudente. "Le maillage territorial des magasins du groupe Beaumanoir n'est pas forcément le même que le maillage territorial de Naf Naf. Donc, même s'il y a des propositions de reclassement sur la table, il y a peu de chances qu'elles soient acceptées par les salariés, puisque c'est la perspective d'un éloignement géographique de leur lieu de travail actuel et de leur habitation", explique sur franceinfo Aurélie Flisar.

"Chaque emploi maintenu peut évidemment être considéré comme une victoire mais on ne sautera pas de joie parce qu'il y a en parallèle toutes ces personnes qui vont être licenciées."

Aurélie Flisar, secrétaire générale adjointe de la Fédération des services CFDT

à franceinfo

Elle redoute que ces suppressions de postes "tombent dans l'indifférence générale" car "ce n'est pas une grosse usine qui va fermer", cela concernera "quelques personnes dans quelques magasins par-ci par-là". Ainsi, "à l'échelle d'un territoire, ça va être absolument invisible", estime-t-elle. La syndicaliste craint que la crise du secteur de l'habillement et plus largement du commerce ne "se passe dans l'indifférence générale".