PSG : Kimpembe de retour, le bout du tunnel… ou voie sans issue ?
«Mon retour ? Ça arrive bientôt», souriait Presnel Kimpembe dimanche, sur RTL. «Tout le monde me connaît. Je suis le soldat que je suis. Je serai de retour quand ce sera le moment. Je suis patient, je patiente et j’attends le bon moment», avait-il ajouté, alors que de nombreuses sources avaient fait état de son impatience dernièrement. Fini le temps de l’attente : Luis Enrique a convoqué le défenseur international tricolore (28 sélections) pour le 16e de finale de Coupe de France contre Espaly (N3) ce mercredi (21h), à Clermont. De retour à l’entraînement collectif depuis début novembre, «Presko» avait fait le déplacement à Munich en Ligue des champions et au Qatar, pour le Trophée des champions, sans apparaître sur la feuille de match.
Rappelons que le titi de 29 ans avait vécu un début de saison 2022-23 entaché de plusieurs pépins physiques. Il avait dû déclarer forfait pour la Coupe du monde qatarienne à la dernière minute mais n’en était pas encore au bout de ses peines : rupture du tendon d’Achille le 26 février 2023, à Marseille (victoire 3-0). «La rupture du tendon d’Achille, c’est la pire blessure. Pire qu’un croisé... On remet un peu tout en cause. Même si on me voit un peu comme mort, mais je sais que ça va revenir», disait l’intéressé en novembre dernier, sur Canal+. Depuis, le sort s’est acharné, plusieurs pépins, il est notamment repassé sur le billard fin 2023… après avoir été prolongé jusqu’en 2026. «On est vraiment tous heureux pour lui, déclarait Vitinha, il y a quelques semaines. J’imagine sa sensation, d’être avec le groupe, s’entraîner… Le pire, il l’a déjà passé. Il faut qu’il prenne du plaisir maintenant. Toute l’équipe, le staff, on est vraiment tous contents pour lui.»
Figure importante du vestiaire parisien, c’est une voix qu’on écoute, un personnage qui compte dans l’écosystème parisien et ne laisse pas indifférent. Et il n’a d’ailleurs pas perdu son sourire légendaire, comme en attestait sa venue impromptue en zone mixte à la mi-décembre, alors qu’Ousmane Dembélé répondait aux questions des journalistes. «Il est bien. On espère (qu’il reviendra à) Monaco, sinon Lens ou en 2025. Mais il est bien. Il va revenir en force», promettait «Dembouz», champion du monde aux côtés de Kimpembe lors de la campagne de Russie, en 2018, avec les Bleus.
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2026 dans un coin de la tête
Et le Mondial 2026 ? «Il faut poser la question (à Didier Deschamps). En étant réaliste, le plus important est de retrouver des minutes avec mon club, prendre du plaisir et redevenir performant. L’équipe de France, c’est être performant. Et sans performance, on ne peut pas en rêver. J’espère que j’y serai mais il faut savoir rester réaliste. Je vais faire le boulot avec mon club pour prétendre à y être», assure Presnel Kimpembe. Et d’ajouter : «Je me sens très bien. Si je ne me sentais pas bien, tu ne m’aurais pas entendu (rires)». Mardi, en conférence de presse, Luis Enrique avait largement ouvert la porte à ce retour dans le groupe : «C’est un match idéal pour voir certains joueurs. Après avoir parlé avec Presnel, pour voir s’il se sent prêt à jouer, il se sent mieux, il a pu s’entraîner avec l’équipe au cours de ce mois. C’est important d’échanger avec le joueur pour voir quel est son état. Il est prêt à aider l’équipe.»
Reste à savoir dans quelle mesure Kimpembe sera appelé à aider l’équipe à l’avenir. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il devra batailler pour retrouver une place de titulaire. Depuis sa blessure, le PSG a attiré un certain nombre de défenseurs gauchers, à commencer par un autre champion du monde, Lucas Hernandez. Ce dernier revient de blessure aussi. L’ancien Munichois peut également évoluer en tant que latéral gauche, un poste où il sera en concurrence avec Nuno Mendes. Dans l’axe, outre le droitier Marquinhos, il y a le Brésilien Lucas Beraldo, qui n’a pas (encore) montré qu’il a l’étoffe d’un titulaire en puissance, Hernandez, et Willian Pacho.
Recruté au prix fort l’été dernier (40 M€), le défenseur équatorien a mis tout le monde d’accord depuis le début de saison. Une vraie bonne surprise. Une vraie bonne pioche. En clair, Kimpembe devra se montrer (très) fort à l’entraînement et lors des minutes qu’on lui accordera ici et là pour sortir du rôle de simple grand-frère et réenfiler sa tunique de titulaire indiscutable. À noter que certains coachs sont totalement réfractaires à l’idée d’aligner deux gauchers en défense centrale. Ce n’est pas le cas de Luis Enrique. Ça ouvre certaines perspectives. Une chose est sûre : le profil de Presnel Kimpembe colle aux attentes du coach espagnol, à la différence de Milan Skriniar par exemple. Fort dans les duels, précis à la relance et bon dans la gestion de la profondeur. Son expérience au club et sur la scène internationale ne peut pas faire de mal dans une si jeune équipe. Et son statut de titi n’est pas rien.
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Pas de cadeau
Il ne faut toutefois pas attendre de cadeau ou de prime à l’ancienneté de la part de Luis Enrique. Pas le genre de la maison. Pour revenir au premier plan, à Paris d’abord, en équipe de France pourquoi pas, «Presko» ne devra compter que sur lui. Il devra déjà retrouver le rythme de la compétition, pas une mince affaire après autant de temps loin des terrains, et montrer que son corps a fini de jouer contre lui. Ensuite, ce sera au coach espagnol de trancher. On imagine que ce serait un déchirement de devoir quitter le Parc des Princes pour regagner ses gallons de titulaire. Mais on n’en est pas encore là. Pour l’heure, le champ des possibles est ouvert. En attendant, place à Espaly. Le premier jour du reste de la carrière de Presnel Kimpembe.