Trêve annoncée, satisfaction de Nétanyahou, lourd bilan... Ce qu'il faut retenir de la journée du 24 juin 2025 dans la guerre entre Israël et l'Iran

Le cessez-le-feu semble fragile. Une trêve entre l'Iran et Israël, sous l'égide du président américain Donald Trump, est en place depuis mardi 24 juin, après une guerre de 12 jours lancée par les autorités israéliennes pour, selon elles, empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique. Si Israël a accepté l'arrêt des hostilités proposé par son allié américain, il a prévenu que la campagne contre l'Iran "n'était pas terminée".

Le président iranien annonce "la fin de la guerre de 12 jours imposée" à son pays

Le président iranien Massoud Pezeshkian a annoncé "la fin de la guerre de 12 jours imposée" par Israël, dans un message écrit adressé à la nation et publié par l'agence de presse Irna. Cette déclaration est intervenue après une journée où le cessez-le-feu a semblé remis en question à plusieurs reprises. Israël s'est "retenu" de frapper davantage l'Iran après un appel entre le président américain Donald Trump et Benyamin Nétanyahou, a notamment déclaré le bureau du Premier ministre israélien. 

Le cessez-le-feu devait entrer en vigueur à 7 heures, mais l'Iran l'a violé à deux reprises en tirant des missiles sur Israël, selon le communiqué israélien. En représailles, Israël a "détruit une installation radar près de Téhéran", a expliqué le bureau du Premier ministre. Une frappe israélienne a d'ailleurs fait 16 morts, selon un bilan de l'agence de presse Isna. "Vraiment, Israël, je suis très mécontent de ce qu'ils ont fait ce [mardi] matin. Je ne suis pas content !", avait pesté Donald Trump, devant la presse. Il a depuis annoncé que le cessez-le-feu était désormais "en vigueur".

Mais la situation reste fragile. L'espace aérien iranien restera fermé jusqu'à mercredi 14h (12h30 à Paris), a rapporté l'agence Mehr citant un responsable, en dépit de l'arrêt des hostilités.

Nétanyahou proclame une "victoire historique" contre l'Iran

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a proclamé une "victoire historique" à l'issue de la guerre qu'il a lancée contre l'Iran. Il a assuré à ses concitoyens que Téhéran n'aurait "jamais l'arme atomique""Nous avons anéanti le projet nucléaire iranien. Et si quelqu'un en Iran essaie de reconstruire ce projet, nous agirons avec la même détermination, avec la même intensité, pour faire échouer toute tentative", a-t-il assuré.

La guerre avec l'Iran a permis de retarder le programme nucléaire iranien "de plusieurs années", a de son côté déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne. "Nous venons de terminer une étape importante, mais la campagne contre l'Iran n'est pas terminée. Nous entamons un nouveau chapitre basé sur les progrès réalisés lors de la campagne actuelle", a déclaré le lieutenant-général Eyal Zamir, cité dans un communiqué de l'armée, sans fournir toutefois des détails sur cette nouvelle phase.

Donald Trump révèle les lauriers que lui tresse le chef de l'Otan

"Extraordinaire." Le président américain Donald Trump a révélé mardi le message dithyrambique que lui a adressé le chef de l'Otan Mark Rutte avant le sommet de l'Alliance à La Haye. Sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a diffusé des captures d'écran très flatteuses. "Félicitations et merci pour votre action décisive en Iran. C'était vraiment extraordinaire et quelque chose que personne d'autre n'avait osé faire", commence Mark Rutte à propos des bombardements américains sur des sites nucléaires iraniens.

"Vous vous envolez vers un nouveau grand succès" à La Haye, où les alliés de l'Otan vont confirmer l'augmentation de leurs dépenses en matière de défense, poursuit l'ancien Premier ministre néerlandais.  "Vous allez réaliser quelque chose qu'aucun président américain n'était parvenu à faire durant des décennies", ajoute Mark Rutte. Interrogée par l'AFP, l'Otan a confirmé l'authenticité de ce message.

Au moins 610 morts depuis le début de la guerre en Iran

La guerre déclenchée par Israël contre l'Iran le 13 juin a fait à la date de mardi au moins 610 morts et plus de 4 700 blessés parmi la population civile, selon un nouveau bilan communiqué par le ministère de la Santé. Ce bilan ne recense que les victimes civiles, a souligné le porte-parole du ministère, Hossein Kermanpour. "Au cours des 12 derniers jours, les hôpitaux (...) ont été confrontés à des scènes extrêmement pénibles", a-t-il écrit sur X.

Parmi les victimes figurent 13 enfants, dont le plus jeune était âgé de deux mois, selon le détail du ministère de la Santé, ainsi que cinq médecins ou secouristes tués lors de frappes israéliennes. Un précédent bilan publié samedi faisait état de plus de 400 morts et 3 056 blessés. Le ministère de la Santé annonce par ailleurs que sept hôpitaux et neuf ambulances ont été endommagés par les attaques israéliennes.