« Abîme », « décomposition », « déglingue ». Les analystes politiques n’en finissent pas de s’inquiéter des nouveaux déséquilibres du pays depuis la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée. Les élections législatives n’ayant en rien répondu à l’espoir présidentiel de clarification, le pays s’enfonce dans l’inconnu. Ce blocage inédit sous la Ve République semble au moins satisfaire une puissante classe d’observateurs : les investisseurs internationaux. Le « spread » français, soit l’écart entre l’obligation souveraine nationale à dix ans et celle de l’Allemagne, a grimpé à 84 points de base la semaine suivant la dissolution, un plus haut depuis 2012. Depuis, il s’est assagi, oscillant autour de 60 points, un niveau certes plus élevé que la période précédant la dissolution, mais encore très raisonnable.
Le pic d’anxiété des marchés correspond à un moment où le scénario d’une majorité RN semblait vraisemblable…