Turquie : report du procès de près de 200 personnes, dont de nombreux étudiants, arrêtées pendant les manifestations

Alors que d’importantes mobilisations se sont tenues pour s’opposer à la politique autoritaire du dirigeant turc, Recep Tayyip Erdogan, un procès d’ampleur devait se tenir, ce vendredi 18 avril. Mais l’audience a été reportée, à cause d’« une insuffisance de capacité dans la salle d’audience », précise la chaîne d’information France 24.

189 personnes, dont de nombreux étudiants, sont poursuivies pour avoir participé aux manifestations après l’arrestation de son principal rival, Ekrem İmamoğlu, le 19 mars. « Nous voulons la justice pour nos enfants ! Nos enfants doivent être sur les bancs des universités, pas en prison ! », s’est indigné Avni Gundogdu, cofondateur d’un réseau de solidarité entre parents à l’entrée du tribunal.

L « absence flagrante de preuves » dans les cas examinés a été dénoncée par l’ONG Human Rights Watch, via un communiqué. Le directeur en charge de l’Europe et l’Asie centrale, Hugh Williamson a estimé que « l’objectif de ces procès précipités est d’envoyer un avertissement contre l’exercice du droit à manifester pacifiquement et la liberté d’expression ».

Pas de nouvelle date arrêtée

Parmi les inculpés, figurent également huit reporters, dont un photojournaliste de l’AFP. Ils devaient être jugés au même titre que les autres accusés. Le parquet a argué qu’il était incertain qu’ils ne se trouvaient pas aux manifestations en tant que journalistes. Ce qu’a démenti leur avocat, Veysel Ok : « les journalistes couvrent les manifestations, ils sont payés pour ça, ils étaient bien là en qualité de journalistes ! ».

Il a finalement obtenu le renvoi de leur cas dans une audience séparée, sans date précise pour le moment. Certains accusés sont aussi poursuivis pour port d’armes, dissimulation de leur visage ou encore incitation à commettre un délit, via des messages postés sur les réseaux sociaux encourageant à se mobiliser.

Les manifestations avaient été interdites temporairement à Istanbul, Ankara et Izmir, les trois principales villes du pays, après l’arrestation d’Ekrem İmamoğlu. Au total, 819 personnes sont poursuivies dans le cadre de ces mobilisations, a indiqué début avril le parquet d’Istanbul.

Si la protestation, inédite depuis le grand mouvement de Gezi, parti de la place Taksim en 2013, a repris depuis une semaine et demie, elle est désormais emmenée par les étudiants des universités d’Istanbul et d’Ankara et, depuis quelques jours, les lycéens de dizaines d’établissements à travers le pays.

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