Supporters sud-américains, canicule, révélations... Les premiers enseignements du Mondial des clubs
À un an d'accueillir la Coupe du monde avec le Mexique et le Canada, les États-Unis reçoivent cet été la nouvelle compétition de la Fédération internationale de football (Fifa) : le Mondial des clubs.
Niveau ambiance, on ne peut pas vraiment dire que les tribunes étaient pleines à craquer pour ces phases de groupe.
Si les Sud-Américains se sont distingués par la ferveur de leurs supporters venus en nombre, en comptant également sur la diaspora présente sur le sol américain pour enflammer les tribunes, les fans du Vieux Continent se faisaient globalement beaucoup plus discrets.
Le programme des huitièmes de finale
Le programme des huitièmes de finaleÉchec populaire évité, bilan mitigé
Loin de l'échec populaire redouté, cette première édition du Mondial des clubs à 32 équipes présente tout de même pour l'instant un bilan mitigé en termes d'affluence. La Fédération internationale de football a annoncé le 17 juin avoir vendu près de 1,5 million de billets, tout en précisant avoir mis en place des promotions afin d'attirer encore plus de spectateurs et éviter cette impression de vide constatée dans certaines enceintes, visiblement surdimensionnées pour l'évènement.
Car si plusieurs rencontres ont affiché quasiment complet, comme le match d'ouverture Inter Miami-Al Ahly (60 927 spectateurs à Miami), ainsi que ceux du Real Madrid ou l'entrée en lice du PSG contre l'Atlético Madrid (80 619 spectateurs à Pasadena), seulement 3 400 courageux se sont déplacés à Orlando pour l'"affiche" entre les Sud-Coréens d'Ulsan et les Sud-Africains de Mamelodi Sundowns.
Dans ces conditions, le choix fait par la Fifa de stades gigantesques, ceux du Mondial 2026 coorganisé avec le Mexique et le Canada, disposant pour la plupart de 60 000 à 80 000 places et donc peu adaptés à la demande locale en matière de football, pose question.
Le Brésil au rendez-vous
En plus de voir leurs supporters en nombre dans les tribunes, les formations brésiliennes ont animé les deux premières semaines de la compétition sur le terrain et en dehors.
Avec quatre qualifiés pour les huitièmes de finale (Flamengo, Palmeiras, Botafogo, Fluminense) sur quatre représentants dans la compétition, le pays des quintuples champions du monde a fait un carton plein, contrairement à son vieux rival argentin dont les deux équipes emblématiques de Buenos Aires, River Plate et Boca Juniors, ont dû rentrer à la maison la tête basse.
Au-delà de leurs qualités intrinsèques, les Brésiliens ont surtout paru surmotivés à l'idée de se frotter au gratin du football européen, voyant dans cette épreuve une façon de reproduire les joutes homériques de la défunte Coupe intercontinentale qui opposait chaque année jusqu'en 2004 le champion d'Europe au vainqueur de la Copa Libertadores. Les effusions de joie des joueurs de Botafogo et de Flamengo après avoir respectivement terrassé le PSG (1-0), tout juste sacré en Ligue des champions, et Chelsea (3-1), quatrième de Premier League, ont été à cet égard révélatrices de l'état d'esprit des clubs "auriverde".
L'Europe n'a toutefois pas à rougir et impose logiquement sa loi et sa domination financière, malgré des organismes sur les rotules au bout d'une saison à rallonge, avec seulement trois éliminés sur douze (Atlético Madrid, Porto, Salzbourg) alors que l'Afrique et l'Océanie ont déjà disparu du paysage.
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Des vétérans performants malgré la chaleur
Comme ces vieux tubes musicaux qui sonnent encore très bien, certains glorieux vétérans ont montré qu'ils n'étaient pas obsolètes, malgré les fortes chaleurs et la moiteur ambiante.
À commencer par Lionel Messi, qui a guidé l'Inter Miami jusqu'en 8es de finale, où de chaudes retrouvailles l'attendent avec le PSG. L'Argentin de 38 ans continue de se créer des situations de buts, tout en distillant des caviars.
"La Pulga" n'est finalement pas seul à Miami, car Luis Suarez (38 ans) a attendu la rencontre décisive contre Palmeiras (2-2), pour retrouver la gnaque, en témoigne son superbe but en force rappelant ses plus belles heures au Barça.
Et que dire d'Angel Di Maria ? Les années ne semblent pas peser sur l'ancien joueur du PSG, toujours aussi déroutant à 37 ans avec sa patte gauche. Ses trois buts en autant de matchs ont fait le bonheur de Benfica, premier du groupe C devant le Bayern.
Le Belge Thibaut Courtois démontre lui qu'il reste à 33 ans l'un des plus infranchissables gardiens de la planète. Ses dix arrêts, dont plusieurs sauvetages in extremis contre Pachuca, ont préservé la victoire du Real Madrid (3-1).
Flops et révélations
Comme l'Atlético Madrid, Antoine Griezmann s'est réveillé trop tard : son but pour battre (1-0) Botafogo n'a pas évité l'élimination de son équipe.
Edinson Cavani, longtemps blessé, n'a disputé que le dernier match de Boca, piteux, puisqu'il s'est fini par un nul (1-1) face aux amateurs d'Auckland.
La compétition a quand même permis de révéler quelques jeunes.
Igor Jesus, attaquant de Botafogo, 24 ans, n'est pas un inconnu en Amérique du Sud, en témoignent ses 22 buts dans le Championnat brésilien et 6 en Copa Libertadores marqués l'an passé. Mais ceux contre le PSG et Seattle ont été vus en mondovision, notamment à Nottingham Forest sa probable future destination.
Wessam Abou Ali, adulé en Égypte par les fans d'Al Ahly depuis son arrivée l'an passé (35 buts en 57 matchs), n'est pas prêt de s'arrêter. L'attaquant palestinien, né au Danemark, a crevé l'écran avec son triplé contre Porto (4-4). De quoi sûrement taper dans l'œil de clubs européens.
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Températures caniculaires
Les conditions climatiques extrêmes de l'été américain donnent un avant-goût de ce qui attend les joueurs dans un an lors de la Coupe du monde. Les clubs sont confrontés à des températures caniculaires dans plusieurs villes-hôtes, souvent bien au-delà des 35°C, avec un fort taux d'humidité. D'autant qu'une bonne part des rencontres se déroule à midi ou dans l'après-midi pour satisfaire les téléspectateurs européens.
La Fifa a ainsi établi des pauses pour se rafraîchir aux 30e et 75e minutes de jeu.

L'instance mondiale, interrogée par l'AFP, s'est par ailleurs défendue en indiquant que la santé des joueurs restait sa "priorité", rappelant que les équipes pouvaient "effectuer un remplacement supplémentaire" en cas de prolongation, qui s'ajoute aux cinq normalement autorisés, et qu'elles "disposent d'un minimum de trois jours de repos entre les matchs pour faciliter la récupération".
Autre spécificité locale : les interruptions pour prévenir les orages violents, en vertu d'une législation très stricte en la matière qui impose la suspension des événements sportifs en plein air pendant au moins 30 minutes lorsque des coups de tonnerre sont détectés dans un rayon de 8 miles (environ 13 kilomètres).
Cinq parties ont d'ores et déjà été perturbées par l'application ce protocole.
Avec AFP