Mondial des clubs : tout savoir sur ce nouveau tournoi
Gianni Infantino l'attendait depuis 2016. Le président de la Fifa assistera samedi 14 juin, aux États-Unis, au top départ du Mondial des clubs à 32 équipes, issues des six confédérations continentales de football.
À l'origine, la Coupe du monde des clubs se déroulait en fin d'année sous forme d'un mini-tournoi auquel participaient un représentant de chaque confédération. Mais soucieux d'augmenter les sources de revenus tout en étendant son influence sur le football de clubs, le patron de la Fifa a voulu voir plus grand.
Pendant un mois vont s'affronter 12 clubs de l'UEFA (Europe), six de la Conmebol (Amérique du Sud), quatre de l'AFC (Asie), quatre de la CAF (Afrique), quatre de la Concacaf (Amérique du Nord et centrale), un de l'OFC (Océanie) ainsi qu'une équipe du pays hôte, ici l'Inter Miami.
Les 32 équipes sont réparties en huit poules avant que les deux meilleures de chaque groupe ne jouent les phases finales, du 28 juin pour les huitièmes de finale au samedi 13 juillet à 21 h (heure française), jour de la finale au stade Lumen Field de Seattle.
Des stars et des inconnus
Le PSG, tout frais champion d'Europe, l'Inter Milan, son finaliste malheureux, le Real Madrid de Kylian Mbappé, Vinicius et Jude Bellingham, l'Atletico Madrid d'Antoine Griezmann, le Manchester City de Pep Guardiola ou le Bayern Munich de Harry Kane : le plateau s'annonce royal, avec en prime la légende argentine Lionel Messi, en lice avec l'Inter Miami.
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Reste à savoir si ce tournoi pourra trouver son public dans un calendrier déjà saturé. Cette première édition sera donc un véritable test, qui plus est aux États-Unis, pays où le football n'est pas roi, avec le risque de voir d'immenses enceintes sonner très creux pour certaines affiches moins prestigieuses.

Car à côté des têtes d'affiches européennes, des clubs quasi-inconnus du grand public seront aussi au rendez-vous : Auckland City (Australie), Urawa Red Diamonds (Japon), Al-Aïn (Émirats arabes unis), qualifiés parce qu'ils ont remporté l'une des trois dernières ligues des champions de leur continent.
D'autres, comme les Sud-Coréens d'Ulsan Hyundai ont pu obtenir le précieux ticket de qualification parce qu'ils sont arrivés en tête du classement de leur ligue continentale.
Pour venir à bout des résistances des grandes écuries européennes, la Fifa a mis sur la table une dotation d'un milliard de dollars et des primes de participation très alléchantes pour les meilleures équipes du Vieux Continent (jusqu'à 38 millions de dollars). Si une grosse formation européenne l'emporte, elle pourrait empocher 125 millions de dollars en sept matches.
Manne financière
Alors que d'importantes manifestations se déroulent dans plusieurs villes américaines contre la politique migratoire du président Donald Trump et que l'armée a été déployée à Los Angeles, où évoluera le PSG au 1er tour, les États-Unis seront aussi jugés sur leur gestion de l'évènement, douze mois avant le Mondial-2026.
"Nous n'avons aucune inquiétude, nous sommes très attentifs aux questions de sécurité", a déclaré Gianni Infantino.
Longtemps en manque de sponsors et de diffuseur pour cette nouvelle compétition, la Fifa a fini par trouver les ressources suffisantes en signant des contrats avec plusieurs multinationales. Elle a pu également bénéficier également de son rapprochement avec l'Arabie saoudite, futur organisateur du Mondial en 2034.

Le fonds souverain saoudien (PIF) est entré au capital de la plateforme de streaming DAZN, qui a acquis les droits de la Coupe du monde des clubs pour un milliard d'euros, avant de devenir le partenaire de la compétition.
La Fifa a ainsi pu éteindre l'opposition et s'affiche désormais main dans la main avec l'ECA, la puissante Association des clubs européens dirigée par le président du PSG, le Qatari Nasser Al-Khelaifi.
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Calendrier chargé pour les joueurs
Mais les critiques sur la pertinence d'un tel tournoi pour des joueurs soumis à des cadences infernales n'ont pas cessé pour autant. L'Association mondiale des ligues de football et le syndicat mondial des joueurs (Fifpro) ont même déposé une plainte auprès de la Commission européenne contre la Fifa.
"La sursaturation du calendrier international de football met en péril la sécurité et le bien-être des joueurs de football et menace la viabilité économique et sociale d'importantes compétitions nationales appréciées depuis des générations par les supporters en Europe et dans le monde entier", a expliqué la Fifpro, qui a réclamé jeudi 12 juin que les footballeurs bénéficient d'une pause garantie de huit semaines entre deux saisons.
Le patron de la Ligue espagnole Javier Tebas est tout aussi remonté et trouve ce Mondial des clubs "totalement absurde", comme il l'a indiqué cette semaine sur les ondes de la radio Cadena Cope, ajoutant qu'il "affecte l'écosystème des ligues nationales, spécialement en Europe". Une position partagée par le sélectionneur néerlandais Ronald Koeman.
Toujours est-il que le premier match aura lieu dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 juin, à 2 heures du matin. Les Égyptiens d'Al Ahly affronteront l'Inter Milan au Hard Rock Stadium de Miami.
Le PSG de son côté jouera contre l'Atlético Madrid dimanche à 21 h (heure de Paris), avant de défier les autres clubs de son groupe B : Botafogo (Brésil) et Seattle (États-Unis).
Avec AFP