EN DIRECT - Remaniement : le nom du successeur d’Élisabeth Borne dévoilé ce matin

À l'Élysée, l'autre remaniement

Sa nomination au Journal officiel doit intervenir ce mardi. Jonathan Guémas, ancienne «plume» d'Emmanuel Macron sous le premier quinquennat, doit reprendre le poste de conseiller spécial chargé de la communication, après un an et demi passé chez Publicis. Alors que le chef de l'État peine à relancer un second mandat mal né et mal emmanché, ce retour marque une volonté de reprise en main au sein de la maison Élysée, où les arrivées et les départs vont bon train depuis plusieurs semaines.

Un mouvement éminemment symbolique a notamment eu lieu le 5 janvier, lorsqu'un arrêté a officialisé la nomination du préfet Patrice Faure comme directeur de cabinet du président, en remplacement du sortant Patrick Strzoda. Avant de céder ce poste qu'il occupait depuis le 14 mai 2017, le septuagénaire était pourtant devenu l'un des deux seuls membres du club le plus restreint de l'Élysée: ceux qui ont résisté aux années sans changer de poste. Parmi les membres de la garde rapprochée d'Emmanuel Macron arrivés avec son élection, seul l'inamovible secrétaire général du Palais, Alexis Kohler, fait mieux pour l'instant.

Élisabeth Borne, fin de mission à Matignon

Dans son bureau, à l'hôtel Matignon, une affiche de Top Gun se trouve en bonne place. «J'aurais dû faire pilote de chasse. J'aime les super-héros», remarque Élisabeth Borne, 62 ans, dont près de vingt mois passés à la tête du gouvernement. Deuxième femme à occuper cette fonction, la polytechnicienne a été remerciée lundi, à l'issue d'un bail rythmé par les turbulences politiques. La faute à une majorité relative à l'Assemblée nationale et au flou entourant le second quinquennat d'Emmanuel Macron, qui ont empoisonné son quotidien. «Madame la première ministre, chère Élisabeth Borne, votre travail au service de notre Nation a été chaque jour exemplaire. Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l'engagement et la détermination des femmes d'État. De tout cœur, merci», a officialisé Emmanuel Macron sur le réseau social X (ex-Twitter).

L’ancienne première ministre, Elisabeth Borne. JODY AMIET / AFP

Lorsqu'elle prend ses fonctions en mai 2022, l'ancienne ministre des Transports, de l'Écologie puis du Travail arrive auréolée d'une solide réputation de réformatrice efficace. Quoique discrète et austère. Elle n'est que le deuxième ou troisième choix d'Emmanuel Macron, qui a d'abord proposé le poste à l'élue rémoise (ex-LR) Catherine Vautrin - avant de se raviser sous la pression de son aile gauche -, et sondé la patronne du groupe immobilier Nexity Véronique Bédague, qui n'a pas donné suite. Cornaquée par les numéros 2 et 3 du gouvernement, Bruno Le Maire (Économie) et Gérald Darmanin (Intérieur), Élisabeth Borne a très vite cœur à fendre l'armure pour imposer son style après avoir œuvré en coulisse pendant la campagne présidentielle pour s'imposer à la tête du gouvernement.

Remaniement, hésitations présidentielles et urgences françaises

Ces derniers jours abracadabrantesques où l'Élysée a montré tout et le contraire ont donné l'impression d'un bateau sans quille, analyse Vincent Trémolet de Villers dans son éditorial.

Gabriel Attal en pole position pour Matignon

Gabriel Attal, 34 ans, est remonté en flèche lundi dans les pronostics de la macronie, ce qui en ferait le plus jeune Premier ministre de la Ve République, battant le record du socialiste Laurent Fabius, nommé à 37 ans en 1984.

C'est lui qui devrait être chargé de former le prochain gouvernement, a assuré auprès de l'AFP un proche de l'exécutif. L'absence d'annonce rapide a toutefois alimenté les spéculations sur d'éventuelles résistances internes, notamment des ministres Gérald Darmanin et Bruno Le Maire qui, selon une source proche de l'Élysée, «font monter les enchères» pour «négocier leur accord» à une telle promotion fulgurante.

Gabriel Attal, le 15 juin 2022, aux abords de l'île Saint Germain Issy-les-Moulineaux. François Bouchon / Le Figaro

Démenti rapide des intéressés. «C'est le choix du président. Le ministre apprécie Gabriel Attal, ils ont une très bonne entente», dit-on du côté de Bruno Le Maire, quand chez Gérald Darmanin on assure qu'il «ne s'est jamais opposé à la nomination du Premier ministre».

Bienvenue dans ce direct

Au lendemain de la démission d’Élisabeth Borne, acceptée dans la foulée par le président de la République Emmanuel Macron, le temps politique est suspendu, dans l’attente de la nomination de son successeur, attendu dans la matinée.

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