Procès du leader du groupe néonazi Zouaves Paris jugé pour l’attaque contre SOS Racisme lors d’un meeting d’Éric Zemmour : Marc de Cacqueray condamné à dix-huit mois de prison
Le 5 décembre 2021, le Parc des expositions de Villepinte (93) est devenu le théâtre d’un déferlement de haine et de violence à double titre. De par la nature de l’événement, d’abord, avec le déroulement du meeting d’Éric Zemmour, candidat d’extrême droite à la présidence de la République, où il rêvait de dérouler son programme raciste, négationniste, machiste, homophobe.
Ce meeting organisé quatre mois avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2022, sonne alors comme un acte fondateur dans l’éphémère carrière politique d’Éric Zemmour. Ce jour-là, devant 15 000 personnes, le leader d’extrême droite officialise ainsi le nom de sa formation politique, Reconquête. Mais la violence est aussi venue d’un second événement, imprévu, à savoir l’agression physique d’une dizaine de militants de l’ONG SOS Racisme s’étant introduit sur place, par des soutiens du fondateur du parti Reconquête.
Une cinquantaine de militants des Zouaves Paris identifiés
Alors que les membres de l’association formaient le slogan « Non au racisme » grâce à des lettres inscrites sur leurs t-shirts, un groupe d’individus les rouent de coups et leur lancent des chaises dessus. Les auteurs de l’attaque ont rapidement été identifiés – des vidéos de l’altercation ont immédiatement circulé : les Zouaves Paris, un groupuscule néonazi.
Près de trois ans plus tard, jeudi 16 janvier, le tribunal correctionnel de Bobigny a suivi les réquisitions du parquet et condamné l’icône de l’extrême droite violente française à dix-huit mois de prison, dont neuf fermes (aménageables en port d’un bracelet électronique), une obligation de soins psychologiques « pour réfléchir à ses passages à l’acte violent » et une interdiction de port d’armes pendant cinq ans. Il était accusé d’avoir participé à l’attaque sur le groupe de SOS Racisme. La vidéosurveillance du Parc des expositions de Villepinte avait alors permis d’identifier une cinquantaine de militants des Zouaves Paris. Onze membres de l’organisation luttant contre le racisme avaient, par la suite, déposé plainte pour coups et blessures.
Interpellé à son domicile, situé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), en décembre 2021, Marc de Cacqueray-Valmenier s’était imposé comme le leader des Zouaves Paris. Le groupuscule est rapidement devenu l’héritier naturel du Groupe union défense (GUD), fondé à la suite de Mai-68 et connu pour ses excursions d’une grande violence dans les rues, pendant de nombreuses années. De par leurs méthodes et leur idéologie d’extrême droite, les Zouaves comptaient aussi sur le soutien des royalistes de l’Action française, comme de groupes issus du hooliganisme.
Le groupuscule s’était notamment fait connaître en attaquant un cortège du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), près de deux ans après sa fondation, en janvier 2019. Ses membres avaient aussi revendiqué l’attaque – à coups de battes de baseball et de gaz lacrymogène – du bar le Saint-Sauveur, lieu emblématique des mouvements antifascistes, situé dans le quartier de Ménilmontant, à Paris. Jamais autant affichés publiquement que suite à l’épisode du meeting d’Éric Zemmour, les Zouaves ont fini par être dissous en janvier 2022, lors d’un Conseil des ministres.
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