Aux Etats-Unis, Donald Trump exhorte les généraux à combattre "l'ennemi de l'intérieur"

Dans un discours d'une rare violence politique, Donald Trump a appelé, mardi 1er octobre, les généraux et amiraux américains à se mobiliser contre "l'ennemi de l'intérieur", en attaquant les immigrés sans papiers, la presse et ses opposants. L'initiative prise par le ministre de la Défense Pete Hegseth de rassembler les plus hauts gradés américains à Quantico, en Virginie, était déjà inhabituelle, la tonalité de la longue allocution du président américain l'a été encore plus.

Face à l'armée, les chefs d'Etat américains adoptent généralement une posture de "commandant en chef" détaché des considérations partisanes. Rien de tel pour le républicain de 79 ans. Les villes "gérées par les démocrates de la gauche radicale (...) San Francisco, Chicago, New York, Los Angeles, ce sont des endroits dangereux. Et nous allons les remettre en ordre une par une et ce sera quelque chose de très important pour certaines personnes dans cette salle", a dit Donald Trump dans une allocution par ailleurs décousue.

"C'est aussi une guerre. C'est une guerre de l'intérieur."

Donald Trump

dans une allocution

"Nous devrions utiliser certaines de ces villes dangereuses comme terrain d'entraînement pour nos militaires", a-t-il encore ajouté. Les hauts gradés sont restés impassibles pendant son discours, ce que Donald Trump n'a pas manqué de relever. "Je ne suis jamais entré dans une salle aussi silencieuse", a-t-il lancé. "Si vous avez envie d'applaudir, applaudissez", a-t-il encore dit, en ajoutant : "Et si vous n'aimez pas ce que je dis, vous pouvez quitter la salle – et dire au revoir à votre grade, à votre avenir."

Le président américain Donald Trump s'adresse à des officiers supérieurs réunis à la base des Marines de Quantico, en Virginie, le 30 septembre 2025. (JIM WATSON / AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse à des officiers supérieurs réunis à la base des Marines de Quantico, en Virginie, le 30 septembre 2025. (JIM WATSON / AFP)

Sa décision de déployer des militaires dans plusieurs villes, selon lui pour lutter contre la criminalité et à l'immigration illégale, a été très critiquée par l'opposition démocrate et par des associations de défense des libertés publiques. Le président américain a aussi rappelé avoir signé un décret créant "une force de réaction rapide qui permet de réprimer les troubles à l'ordre public", constituée de militaires. "Il faudra s'en occuper avant que la situation ne devienne incontrôlable", a-t-il dit aux militaires.

Une presse "vicieuse" et "menteuse", selon Trump

Le milliardaire s'en est également pris plusieurs fois à la presse "vicieuse" et "menteuse", ainsi qu'à son prédécesseur démocrate Joe Biden. Le chef du Pentagone, renommé "ministère de la Guerre" par Donald Trump, avait auparavant affirmé que l'armée devait tourner le dos à des "décennies de déclin" dues selon lui aux politiques de diversité.

"Nous sommes devenus le ministère du 'woke' mais plus maintenant", a promis Pete Hegseth, en assurant que le choix des militaires déployés pour combattre répondrait désormais "seulement au plus haut standard masculin". L'ancien animateur de Fox News a aussi exigé qu'à l'avenir les militaires soient rasés de près, portent les cheveux courts et soient dans la meilleure forme physique. Il est "inacceptable de voir des généraux et amiraux en surpoids", a-t-il lancé.