Football : L’Olympique lyonnais reste en Ligue 1
Attendue pour la fin de journée, la nouvelle est tombée plus tôt que prévu : l’Olympique lyonnais jouera bien en Ligue 1 la saison prochaine. La commission d’appel de la DNCG (Direction nationale de contrôle de gestion) a été convaincue, ce mercredi 9 juillet, par le plan financier du club rhodanien qui a montré les fonds nécessaires pour disputer la saison 2025-2026. L’OL a donc échappé au pire. Lyon risquait en effet la faillite pure et simple en cas de relégation : son train de vie, son budget, son stade et son effectif étant nettement surdimensionnés pour la Ligue 2.
Immédiatement l’OL, via un communiqué, s’est « félicité » de son maintien parmi l’élite, a remercié la commission d’appel d’avoir « reconnu l’ambition de la nouvelle direction du club » tout en se disant « déterminé à assurer une gestion sérieuse à l’avenir ».
Succès pour Michele Kang
Nommés en urgence le 30 juin, les nouveaux dirigeants, Michele Kang et Michael Gerlinger, respectivement présidente et directeur général du club, sont arrivés en milieu de matinée au siège de la Fédération française de football. Après plusieurs heures d’audition, la délégation de neuf personnes est repartie discrètement en début d’après-midi à bord d’une fourgonnette en évitant de s’exprimer devant les nombreux journalistes.
C’est un succès pour Michele Kang (66 ans), déjà propriétaire de l’équipe féminine OL Lyonnes, pour ses débuts à la tête de l’OL en remplacement de son compatriote John Textor, démissionnaire. Deuxième femme à diriger un club de L1, après Anne-Marie Dupuy, présidente de l’AS Cannes entre 1987 et 1989, la milliardaire américaine sera désormais aussi connue pour avoir sauvé le club d’une rétrogradation en Ligue 2.
Depuis le 30 juin, elle est également présidente directrice générale d’Eagle Football Group, qui chapeaute toutes les activités du club rhodanien, dont elle est administratrice depuis septembre 2023 et deuxième actionnaire derrière John Textor.
Un club trop endetté
La commission d’appel fédérale n’a donc pas suivi la DNCG qui avait prononcé la rétrogradation à titre conservatoire le 15 novembre avant de la confirmer le 24 juin, non convaincue par l’Américain John Textor, propriétaire du club depuis son rachat à Jean-Michel Aulas fin 2022. Ardent défenseur d’un modèle économique basé sur la multipropriété (OL, Molenbeek en Belgique et Botafogo au Brésil), l’homme d’affaires avait admis, fin juin, des erreurs politiques, dans la presse brésilienne.
Depuis le coup de semonce en novembre de la DNCG qui estimait que le club était trop endetté, les actionnaires ont apporté 83 millions d’euros en trésorerie ; 19,5 millions d’euros d’options d’achat obligatoires sont tombés pour trois joueurs prêtés (Saïd Benrahma, Amine Sarr et Johann Lepenant) et le PSG a réglé comptant les 50 millions du transfert de Bradley Barcola. L’OL devrait également récupérer 40 millions sur les 200 millions tirés de la vente fin juin des parts d’Eagle dans le club anglais de Crystal Palace.
Nouveau plan d’économies en vue
Sur le plan des économies, un accord a été conclu fin janvier avec les créanciers d’Eagle permettant un report de paiements et une centaine de salariés sont partis dans le cadre d’un plan de départs volontaires. Par ailleurs, les fins de contrats ou transferts de joueurs onéreux (Alexandre Lacazette, Nicolás Tagliafico, Anthony Lopes, Maxence Caqueret, Rayan Cherki) ont allégé la masse salariale d’une trentaine de millions d’euros.
Mais tout cela ne suffit pas car le club doit ramener la masse salariale autour de 75 millions d’euros, contre 160 millions avant le plan de départs. Dans cette optique, un plan d’austérité devrait être présenté par Michele Kang avec de nouvelles économies à la clé, des cessions de joueurs et une limitation des rémunérations.
Après quasiment trente ans à jouer les premiers rôles en L1 (7 titres de champion) et à disputer la Ligue des champions et la Ligue Europa à 26 reprises depuis 1995, le club doit désormais s’attendre à un avenir moins ambitieux.
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