«On alimente la guerre», «(il) souffle sur les braises»... Les oppositions dénoncent le discours va-t-en-guerre de Macron
L’interview présidentielle de jeudi soir n’aura décidément pas réussi à rassurer les oppositions. Si l’intervention d’Emmanuel Macron visait avant tout à rasséréner l’opinion publique, inquiète des dernières déclarations martiales du locataire de l’Élysée, les principales formations politiques, hors la majorité, ont tempêté contre un discours qu’elles considèrent trop belliqueux. Pour le président, l’Europe doit être «prête à répondre» à une «escalade» de la Russie, sans «jamais» prendre «l'initiative» ou «mener l’offensive» du combat militaire face à cette puissance nucléaire. «La France est une force de paix», a-t-il martelé sur TF1 et France 2. Manière de décliner, une nouvelle fois, son «en même temps».
Ce qui n’a pas plu à la droite, à trois mois du scrutin communautaire. «Veut-il faire la guerre à la Russie ou occuper l'espace politique en pleine campagne des européennes ?», a raillé sur X le patron de LR Éric Ciotti. Qui suggère que le chef de l’État a des arrière-pensées électorales : «Soutenir l'Ukraine, oui. Souffler sur les braises d'un potentiel conflit mondial à des fins électorales, non.» Régulièrement vilipendé pour ses ambiguïtés vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine, le RN n’a pas réagi dans la foulée. Aucun des représentants du parti à la flamme n’a pris la parole sur X ou une chaîne d’informations. Dans le camp nationaliste, seule Marion Maréchal, tête de liste Reconquête!, a fait part de son commentaire : elle eu «l'impression qu'Emmanuel Macron joue à la guerre comme aux Playmobil».
«Ceux qui veulent la paix préparent la paix. Lui non»
Du côté de la gauche, on se montre plus loquace. À commencer par l’ancien candidat insoumis à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon. Lequel a mis en garde Emmanuel Macron : «Si on alimente la guerre, on finit par la faire soi-même. Ceux qui veulent la paix préparent la paix. Lui non». D’après la figure tutélaire de La France Insoumise, «le président fait peur», après qu’il ait évoqué une guerre «existentielle pour notre Europe et pour la France». Même tonalité chez EELV. Emmanuel «Macron n'a pas rassuré. En réalité la France est isolée diplomatiquement», a estimé la cheffe des écologistes Marine Tondelier. Le patron des communistes Fabien Roussel a, lui, fustigé «l'irresponsabilité et le cynisme» du président, «poussés à leur paroxysme». Pour le député du Nord, le chef de l’État serait «prêt à déclarer la guerre à la Russie» pour «masquer son échec en France».