En Hongrie, Orbán et Netanyahou déroulent une vision idéologique commune
Benyamin Netanyahou a été accueilli avec tapis rouge et honneurs militaires au château de Buda, jeudi matin. Au même moment, les opérations israéliennes et les crimes de génocide se poursuivent dans la bande de Gaza. L’armée a multiplié les opérations terrestres et les bombardements pour occuper de larges zones de l’enclave palestinienne.
Dans le camp de réfugiés de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza, des frappes israéliennes ont détruit un centre de santé de l’Unrwa, mercredi, faisant encore des dizaines de morts. Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a annoncé, jeudi, 1 163 tués depuis la reprise des attaques israéliennes, le 18 mars.
L’Autorité palestinienne a donc demandé « au gouvernement hongrois de se conformer au mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale en remettant immédiatement M. Netanyahou à la justice ». Au contraire, dès les premières heures de la visite du premier ministre israélien, à Budapest, son homologue hongrois a annoncé quitter la CPI.
« Je pense que cette cour, par ailleurs très importante, a été réduite à un forum politique, et nous ne souhaitons pas y participer », a prévenu Viktor Orbán. Son chef de cabinet, Gergely Gulyas, a confirmé que le gouvernement avait entamé ce jeudi « la procédure de retrait, conformément au cadre juridique, constitutionnel et international ».
L’Iran un ennemi commun ?
Le dirigeant ultranationaliste et conservateur a rappelé avoir signé la ratification du statut de Rome, le traité fondateur de la CPI, en 2001, lors de son premier mandat (1998-2001). Formellement, la formation du Fidesz de Viktor Orbán, majoritaire au Parlement, doit désormais faire adopter un projet de loi, puis informer formellement le bureau du secrétaire général de l’ONU. Le retrait pourrait être effectif un an plus tard.
Le premier ministre israélien, sous mandat d’arrêt de la CPI, depuis le 21 novembre, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza à partir du 8 octobre 2023, a qualifié cette décision d’« audacieuse et fondée sur des principes » et qu’« il est important de s’opposer à cette organisation corrompue ». De son côté, le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah, a réagi en rappelant que « la Hongrie reste tenue de coopérer » avec l’institution judiciaire.
Benyamin Netanyahou a insisté sur une « profonde amitié, une profonde alliance » entre les deux gouvernements d’extrême droite dans les domaines de la technologie, de la défense et même du sport. Les deux premiers ministres ont surtout partagé une même vision idéologique et xénophobe. « Je dirais que notre coopération va plus loin, car je crois que nous menons une bataille similaire pour l’avenir de notre civilisation commune, notre civilisation judéo-chrétienne », a surenchéri le dirigeant israélien.
Cette amitié et ce « socle patriotique », selon leurs propres termes, entendent reléguer au second plan les accusations
d’antisémitisme visant Viktor Orbán. Les deux dirigeants ont pointé une alliance contre « l’islam radical » représenté par un ennemi commun : l’Iran et « ses mandataires », selon le premier ministre israélien. « Nous détruirons l’axe de la terreur iranienne, qui menace non seulement nous, mais aussi l’Europe et bon nombre de nos voisins au Moyen-Orient », a osé Benyamin Netanyahou, qui ne cesse de bombarder le Liban, la Syrie ou la Palestine.
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