Envoyé spécial à Belgorod et Chebekino
C’était un samedi après-midi et il faisait beau. En cette veille du Nouvel An, grande fête familiale pour les Russes, on se pressait dans les rues et les magasins du centre de Belgorod, à quarante kilomètres de la frontière ukrainienne. Un grand arbre de Noël, des enfants, une patinoire sur la grand-place.
Ce 30 décembre, le ciel est tombé sur la ville à 15 h 50: deux missiles Olkha porteurs de charges à sous-munitions et des roquettes Vampire. Des attaques «indiscriminées», dira un communiqué officiel en indiquant que la plupart des tirs ont été interceptés par la défense antiaérienne. Des conteneurs chargés de projectiles et de mini-bombes ont néanmoins criblé un périmètre de plusieurs centaines de mètres au cœur de cette ville de 335.000 habitants que l’histoire a placé depuis des siècles sur une ligne de front. Bilan: vingt-cinq tués, dont cinq enfants, et plus d’une centaine de blessés. Il s’agit de la frappe la plus meurtrière contre des civils…