"Il avait ce besoin de parler avec Gaza" : le coup de fil du soir du pape François, un geste gravé dans la mémoire des chrétiens de l'enclave palestinienne
Au lendemain de la mort du pape François, l’émotion se mêle aux souvenirs pour ceux qui l’ont connu ou ont pu s’entretenir avec lui. C’est le cas de chrétiens de Gaza. Le pape François – malgré son emploi du temps chargé et sa santé déclinante – mettait un point d’honneur à appeler tous les soirs les chrétiens de l’enclave palestinienne. Un geste impossible à oublier, a confié George Anton, le responsable de Caritas à Gaza.
Il reconnaissait les voix, connaissait leurs prénoms. Le coup de fil du soir du pape, un moment phare de la vie de George Anton jusqu’à lundi. "Le Pape appelait tous les soirs à 20 heures, heure de Gaza. On lui a tous parlé à tour de rôle. À chaque fois qu’il nous appelait, il disait : 'N’ayez pas peur. Vous êtes dans mon cœur, vous êtes dans mes prières. Je suis avec vous, je resterai avec vous. Et priez pour moi comme je prie pour vous'. Vous vous rendez compte ? Le pape François nous demandait de prier pour lui. Gaza était essentielle à sa vie, autant que l’eau, autant que la nourriture. Il avait ce besoin de parler avec Gaza."
Un pape qui "s'est battu" pour la paix à Gaza
Comme 450 autres personnes, George Anton s’est réfugié avec son épouse et leurs trois filles dans l’église catholique de Gaza. Alors que la menace plane, ils ont tenu à organiser dès lundi soir une messe en hommage au pape François. "Lors de cette messe, le prêtre de notre paroisse a dit qu’il espérait que le premier miracle du pape François - depuis les cieux - serait d’apporter la paix à Gaza. Cette paix pour laquelle il s’est battu alors qu’il était sur Terre."
"J’aimerais demander au monde de regarder Gaza avec les mêmes yeux que le pape François, les yeux de l’amour et de la reconnaissance pour ce peuple palestinien qui a le droit de vivre dans la dignité, l’indépendance et la paix."
George Antonà franceinfo
Bien plus qu’un pape, c’est l’un des leurs que les chrétiens de Gaza disent avoir perdu.