Conclave "rapide" et "détendu", score "magistral" : des cardinaux racontent les coulisses de l'élection du pape Léon XIV
Une élection "rapide". Il a fallu à peine plus de 24 heures au conclave pour désigner Robert Francis Prevost comme prochain pape et chef spirituel des quelque 1,4 milliard de catholiques. Au lendemain de la première apparition publique de Léon XIV, certains des 133 cardinaux ayant participé au vote ont raconté, vendredi 9 mai, quelques détails de ce scrutin en quatre tours.
Si le secret absolu entourant le conclave empêche de connaître le nombre de voix dont a bénéficié le premier pape américain, Léon XIV a "eu un score magistral et tout le monde est derrière lui", a affirmé Jean-Paul Vesco, archevêque d'Alger, dans les colonnes du Figaro. "Cela s'est fait très rapidement. Cela aurait même pu se terminer plus tôt", a-t-il poursuivi.
"Un moment unique de responsabilité"
"Il y a eu durant les congrégations générales l'expression de la différence, et puis très vite, le temps de l'unité est arrivé. Nous avons été unanimes, a également assuré le cardinal. Ce n'était pas forcément gagné d'avance. Mais j'ai vu les planètes s'aligner durant le conclave, sans forcément que des paroles soient échangées." "En politique, il y a toujours un gagnant et un perdant. Ce n'est pas le cas ici", a insisté Jean-Paul Vesco, évoquant une ambiance "très joyeux, très légère" après la désignation de Léon XIV.
Malgré le cadre "formel" de la chapelle Sixtine, qui "donne de la solennité" au vote, les 133 cardinaux étaient "détendus entre [eux], en se disant tranquillement [qu'ils devaient] faire les choses bien", a abondé François-Xavier Bustillo, archevêque d'Ajaccio, interrogé par Le Parisien. "Il n'y avait pas de club privé de discussions, pas de conciliabules", a-t-il ajouté. "Le soir, nous étions surtout un peu fatigués, chacun épluchait un peu ses dossiers au calme."
"C'est un moment unique, de responsabilités (...) Nous ne pouvons pas décevoir le peuple", a-t-il aussi précisé à franceinfo, saluant la rapidité du processus. "On a fait un pape en 24 heures, c'est pas mal. (...) Il y avait une capacité de dialogue et d'échange qui nous a facilité les choses." François-Xavier Bustillo s'est également félicité de la ferveur des catholiques, après l'annonce de l'élection du nouveau pape. " En moins d'une heure, plus de 100 000 personnes se sont retrouvées" sur la place Saint-Pierre, a-t-il salué.