Manuel Valls a été interpellé par des manifestants loyalistes au début de sa visite en Nouvelle-Calédonie
Chahuté dès son arrivée sur le Caillou. Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a été pris à partie par des manifestants loyalistes, samedi 22 janvier, au premier jour de sa visite en Nouvelle-Calédonie, signe du climat tendu dans l'archipel profondément divisé et meurtri par les émeutes de 2024. L'ancien Premier ministre, qui avait assuré avant son départ vouloir "apaiser par le dialogue", a fait ses premiers pas sous les huées de quelque 500 militants non indépendantistes, selon les forces de l'ordre.
Après un dépôt de gerbe à la Croix de Lorraine, ponctué par les sifflets, les "non, c'est non !" ou encore "No pasaran", Manuel Valls est allé à la rencontre des manifestants. "Il ne faut pas croire ce que l'on vous dit. Pourquoi vous ne resteriez pas français ?", a-t-il interrogé dans le tumulte. A l'origine de cette hostilité, les récentes déclarations médiatiques du ministre qui a déclaré que les accords de Nouméa de 1998 "s'imposent", perçues par une partie de la population comme actant déjà une marche inéluctable du territoire vers la pleine souveraineté. Les partis non-indépendantistes dénoncent un déni des trois référendums d'autodétermination de 2018, 2020 et 2021, tous remportés par le "non" à l'indépendance.
"Je suis venu ici faire des annonces sur l'économie et tenter de reprendre les discussions. Il n'y aura pas d'avenir pour la Nouvelle-Calédonie sans économie et sans un minimum de paix", a fait savoir Manuel Valls. Mandaté par François Bayrou, il doit rester une grosse semaine sur ce territoire français du Pacifique Sud, où il prévoit de rencontrer les acteurs politiques, économiques et associatifs. À l'inverse des loyalistes, les indépendantistes du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) voient dans ce déplacement un signe encourageant.