Guerre Israël-Hamas : le groupe terroriste affirme que beaucoup d'otages ont «probablement été tués récemment»
La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a franchi dimanche le cap des 100 jours, avec davantage de civils tués à Gaza et des proches d'otages israéliens toujours dans l'angoisse sur leur sort. Le Figaro fait le point.
Le Hamas affirme que beaucoup d'otages ont «probablement été tués récemment»
La branche militaire du Hamas a affirmé dimanche que «beaucoup» d'otages «ont probablement été tués récemment» et a imputé «la pleine responsabilité» de leur sort à Israël. «Le sort de nombreux otages est inconnu depuis les semaines récentes, et les autres sont tous entrés dans le tunnel de l'inconnu» a déclaré Abou Obeida, porte-parole de la branche armée du Hamas dans une allocution télévisée, ajoutant que «les autres sont en grand danger», ce dont «la direction de l'ennemi et de son armée porte la pleine responsabilité».
Quelque 250 personnes ont été prises en otages le 7 octobre, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tués, selon les autorités israéliennes. Une centaine a été libérée en vertu d'une trêve fin novembre.
Des centaines de milliers d’Israéliens en grève
Des centaines de milliers d'Israéliens ont observé dans la matinée une grève de 100 minutes pour marquer les 100 jours de détention des otages, a annoncé la grande centrale syndicale Histadrout. À Tel-Aviv, des centaines de personnes ont pris part à une série d'événements, dont un concert d'Artifex, le dernier DJ à avoir joué au festival Tribe of Nova - dont 364 participants ont été tués par les hommes du Hamas le 7 octobre selon les chiffres israéliens.
Bashir al-Zayadna, 27 ans, dont l'oncle et le cousin, Youssef et Hamza al-Zayadna, 53 et 22 ans, sont otages dit n'espérer qu'une chose: pouvoir serrer ses proches dans ses bras et «leur dire que tout est fini». «Nous n'abandonnons personne. Nous faisons tout pour les ramener tous chez eux. J'insiste : tous, sans exception», a assuré le premier ministre israélien, Benjamin Netanhyahu, en marge d'une réunion de son cabinet.
Un vidéojournaliste de la télévision Al-Ghad tué dimanche à Gaza, annonce son employeur
Un Palestinien âgé de 28 ans, vidéojournaliste de la chaîne de télévision arabe Al-Ghad, basée au Caire, a été tué dimanche à Gaza, a annoncé ce média, imputant sa mort à une frappe de l'armée israélienne. «C'est avec le coeur lourd que nous annonçons que le vidéojournaliste d'Al-Ghad, Yazan al-Zwaidi, a été assassiné par des tirs israéliens» alors qu'il se trouvait «dans le nord de Gaza», a annoncé sur «X» la chaîne de télévision arabe, sans donner davantage de détails.
Outre M. Zwaidi, au moins 82 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Plus de 100 Palestiniens et un soldat israélien tués dimanche dans la bande de Gaza
Selon le Hamas, plus de 100 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens nocturnes à travers la bande de Gaza, notamment à Khan Younès (sud). L'armée israélienne a dit ces derniers jours concentrer ses opérations sur cette ville, dans le sud de la bande de Gaza, où sont massées des centaines de milliers de civils ayant fui les combats plus au nord. Elle a fait état dimanche de la mort d'un soldat, portant à 188 le nombre de militaires tués depuis le début des opérations terrestres à Gaza le 27 octobre.
Le blocus israélien, renforcé avec la guerre, provoque de graves pénuries de vivres et de carburant, et la pluie et le froid compliquent la survie au quotidien des 2,4 millions d'habitants. L'ONU estime que 1,9 million de personnes ont dû quitter leur foyer.
Une Israélienne et son fils tués par un tir de missile depuis le Liban
En dehors de Gaza, le conflit nourrit les violences régionales avec des groupes armés soutenant le Hamas. Une Israélienne et son fils ont été tués par un tir de missile dimanche depuis le Liban sur leur maison dans le village frontalier de Kfar Youval, dans le nord d'Israël, selon l'armée et les autorités locales.
Le Hezbollah libanais pro-iranien a dit de son côté avoir mené six attaques sur le sol israélien. L'armée israélienne avait indiqué plus tôt avoir tué dans la nuit «trois terroristes» infiltrés en Israël depuis le sud du Liban. Les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces israéliennes sont quotidiens depuis le 7 octobre.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a estimé dimanche qu'Israël avait «échoué» à atteindre ses objectifs à Gaza, et n'avait «remporté aucune victoire réelle ou semblant de victoire».
Arrestations en Cisjordanie
En Cisjordanie occupée, théâtre d'un regain de violences depuis le 7 octobre, l'armée israélienne a fait état de l'arrestation, pour «incitation au terrorisme», de deux sœurs du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri, tué le 2 janvier au Liban dans une attaque de drone attribuée à l'armée israélienne.
Les forces israéliennes ont également indiqué avoir «neutralisé deux terroristes» près d'Hébron alors qu'un Palestinien âgé de 16 ans a été tué par l'armée israélienne dans un incident séparé à Jéricho, selon des sources médicales palestiniennes.