Le coût de la Switch 2 "tranche un peu avec la politique familiale de Nintendo", selon un spécialiste
"C'est le plus gros produit culturel au monde", affirme Florent Gorges, historien du jeu vidéo et auteur de l’ouvrage Consoles muséum, la grande encyclopédie des consoles de jeux vidéo. Cette console, enfin disponible jeudi 5 juin, offre "des capacités techniques qui sont considérablement poussées, et ça permet des jeux encore plus immersifs et encore plus beaux", selon le spécialiste.
Avec la nouvelle console Switch 2, Mario Bros a donc un nouveau terrain de jeu, alors que les rumeurs couraient depuis plus d'un an. Cette sortie est un tel évènement pour les millions de fans de Nintendo que cette nuit, des magasins sont restés spécialement ouverts pour accueillir les plus acharnés d'entre eux.
Des ventes qui dépassent les attentes
"À minuit, ils ont ouvert les portes alors qu'il y avait des dizaines de personnes qui faisaient la queue", confirme Florent Gorges, qui se trouvait dans le quartier de la Bastille à Paris. Mais dans le quartier Saint-Lazare, les clients attendaient devant la Fnac en une file interminable, et plusieurs centaines exemplaires de cette console - affichée au prix de 469 euros - ont été vendues en quelques heures. "On est étonné de cet engouement, a confié la directrice des produits multimédias du magasin. On est déjà entre 30 et 40 000 précommandes, c'est deux fois plus que sur la Switch 1."
La première Switch avait été vendue à 100 000 exemplaires en France dès la première semaine, un chiffre que la directrice pense dépasser dès la fin du week-end.
Un coût qui doit s'adapter aux prix des matières premières ?
Avec un prix quasiment doublé par rapport à la première Switch, la Switch 2 est disponible à 469,99 euros, ce qui "tranche un petit peu avec la politique familiale de Nintendo, c'est difficile à comprendre", regrette Florent Gorges. "Ce qui peut expliquer cela, ce sont les coûts de l'électronique aujourd'hui, qui ont l'air d'être de plus en plus chers malgré les évolutions techniques" - alors c'était l'inverse jusqu'ici - poursuit l'historien du jeu vidéo.
Dans ce secteur - le jeu vidéo - qui génère un chiffre d'affaires colossal de près de 200 milliards de dollars par an, "Nintendo est obligé de s'adapter au tarif du marché", constate l'historien avec une certaine inquiétude. Même si l'entreprise japonaise a toujours le lead sur le marché des consoles, "Nintendo est une de ces sociétés qui comme Apple sont un peu 'monoproduit'. Derrière, il y a du logiciel, mais s'ils se plantent avec ce produit, ça met en danger la société tout entière". Cela pourrait toucher un "écosystème phénoménal", selon le spécialiste, qui englobe de très nombreux "éditeurs et développeurs indépendants". Cependant le spécialiste reste confiant : "Nintendo est une société qui a du savoir-faire. Il y a quand même assez peu de doutes et on voit qu'il y a un engouement qui est là."
L’ouvrage Consoles muséum, la grande encyclopédie des consoles de jeux vidéo est publié aux éditions Omaké Books.