Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a surenchéri mardi 2 décembre en défendant les frappes de Washington contre des embarcations de narcotrafiquants présumés, affirmant qu'elles ne faisaient que débuter malgré la remise en question de leur légalité par des experts. "Nous avons connu une petite pause parce qu'il est compliqué de trouver des bateaux à frapper en ce moment", a-t-il ironisé.
L'administration du président Donald Trump est critiquée pour ses frappes en mer des Caraïbes et dans le Pacifique mais particulièrement pour une opération au cours de laquelle les forces américaines ont lancé une seconde salve contre un navire déjà touché, tuant des survivants. La Maison Blanche et Pete Hegseth ont cherché à prendre de la distance par rapport à cette seconde frappe, qualifiée par des élus de crime de guerre, en rejetant la responsabilité sur l'amiral qui supervisait directement l'opération.
Plus de 20 navires visés par des frappes américaines depuis septembre
Au total, onze personnes avaient péri dans la double frappe américaine menée début septembre dans les eaux internationales. Mais la polémique a pris de l'ampleur la semaine dernière, lorsque le Washington Post a révélé que deux survivants de la première frappe, qui s'accrochaient à leur bateau en flammes, avaient été tués dans une seconde frappe autorisée par le ministre de la Défense.
"Je n'ai personnellement pas vu de survivants car [l'embarcation] était en feu", a affirmé le chef du Pentagone. Il a déclaré avoir assisté à la première frappe mais ne pas avoir été présent quand la décision d'effectuer la seconde frappe a été prise. "Comme vous pouvez l'imaginer, au ministère de la Guerre, nous avons beaucoup de choses à faire, donc je ne suis pas resté pendant une heure ou deux, ou qu'importe", a-t-il assuré.
Depuis août, les Etats-Unis ont considérablement renforcé leur présence militaire en mer des Caraïbes, au nom de la lutte contre le narcotrafic. Washington vise en particulier le Venezuela, accusant son président Nicolas Maduro de diriger un cartel. Depuis début septembre, les Etats-Unis ont mené des frappes contre plus de 20 navires dans les Caraïbes et le Pacifique, tuant au moins 83 personnes, sans fournir de preuves que ces embarcations soient impliquées dans le trafic de drogue, ce qui conduit des experts et l'ONU à remettre en question la légalité des opérations.