Dermatose nodulaire : l'éleveur Jérôme Bayle "demande une barrière sanitaire dans l'arc pyrénéen" pour lutter contre la maladie

"On demande une barrière sanitaire dans l'arc pyrénéen", déclare lundi 15 décembre sur franceinfo Jérôme Bayle, éleveur de bovins en Haute-Garonne, figure emblématique de la colère des agriculteurs, alors que les syndicats Coordination rurale et Confédération paysanne appellent à de nouvelles actions ce lundi un peu partout en France pour protester contre la gestion gouvernementale de la crise sanitaire de la dermatose nodulaire.

Jérôme Bayle souhaite que le rayon à partir duquel la vaccination devient obligatoire pour les bovins passe de 50 km à 100 km autour d'un foyer de contamination. Il en appelle à "des mesures fortes et strictes d'un point de vue sanitaire."

L'éleveur demande aussi à ce que le transport d'animaux soit stoppé plus durablement dans le Sud-Ouest. "Je l'avais dit au mois d'octobre qu'il fallait bloquer au minimum un mois si on voulait lutter contre la maladie", dit-il. La ministre de l'Agriculture Annie Genevard "l'a fait 15 jours, elle a cédé sous la pression", alors qu'"on avait fait la moitié du boulot", déplore-t-il. "Tant qu'on n'interdira pas tous les mouvements d'animaux dans les parties réglementées, on n'arrivera jamais à lutter contre cette maladie", avance l'éleveur. "Ils disent qu'il faut éviter les mouvements d'animaux pour que le protocole soit vraiment efficace, sauf qu'aujourd'hui, il n'y a pas un gendarme devant chaque exploitation qui contrôle ce que font les gens", poursuit-il.

L'éleveur demande également un meilleur accompagnement des voisins des fermes touchées par la dermatose nodulaire. "Ceux qui ont eu la maladie, ils ont été indemnisés mais les voisins de ces gens-là qui n'ont pas eu de maladie aujourd'hui, ils en paient les conséquences", affirme Jérôme Bayle. Ces derniers "vendent leurs petits veaux 200 euros moins cher que le cours du marché et leurs animaux 1 euro à 1 euro 50 moins cher que le prix de la viande normale parce qu'ils sont vaccinés", avance l'éleveur. "Les gens ne vont plus pousser à vacciner s'ils n'ont pas un accompagnement financier", prévient-il.