Dermatose nodulaire : "Le triptyque, arrêt des mouvements, vaccinations et dépeuplement le plus rapide possible" a été efficace en Savoie, témoigne la Chambre d'agriculture du département

"Le triptyque, arrêt des mouvements, vaccinations et dépeuplement le plus rapide possible" a été efficace contre la dermatose nodulaire contagieuse en Savoie témoigne, dimanche 14 décembre, sur franceinfo, Cédric Laboret, éleveur laitier à École (Savoie) et président de la Chambre d‘agriculture Savoie Mont-Blanc. Une partie du département est devenue une zone vaccinale le 22 octobre dernier, ce qui veut dire que toute cette zone a été vaccinée, et il n'y a "plus eu de cas depuis le dernier abattage, le 29 août", indique l'éleveur.

Cédric Laboret insiste : "Les trois piliers" du protocole sanitaire sont essentiels et "si on n'en fait pas un des trois, la stratégie ne marche pas". L'un de ses piliers consiste à euthanasier les troupeaux touchés par la maladie au premier cas détecté. "Si on veut se débarrasser de la maladie, on abat tant qu'on peut le faire", ajoute-t-il, "parce qu'en fait, on n'est pas capable de discriminer les animaux qui sont malades" de ceux qui ne le sont pas.

Dans les faits, les éleveurs se sont "énormément mobilisés" en Savoie "pour que ça aille le plus vite possible. Les animaux étaient tous dehors en liberté dans les parcs, on avait interdiction de les bouger. Donc on a vacciné les animaux où ils étaient, lots par lots", relate Cédric Laboret, "ça a été un travail titanesque" et "en deux ou trois semaines, on a vacciné tous les animaux qui étaient sur notre zone" détaille-t-il.

La plupart des éleveurs concernés "ont commencé à toucher les premiers acomptes"

Par ailleurs, "la Chambre d'agriculture a accompagné les éleveurs au moment de l'annonce. On les a accompagnés aussi pour le dépeuplement, on leur proposait de leur trouver des agriculteurs qui venaient aider à euthanasier leur troupeau. On les a accompagnés à remplir leur dossier d'indemnisation" également. La plupart des éleveurs concernés par les abattages "ont commencé à toucher les premiers acomptes", selon Cédric Laboret.

La Chambre d'agriculture a aussi "travaillé sur un repeuplement collectif, c'est-à-dire qu'on s'est mis collectivement à essayer de trouver des animaux", explique son président. La chambre d'agriculture a mis en place "un pass sanitaire pour tous les animaux qui arrivent", ce qui a notamment "permis d'éviter que les prix s'enflamment pour que les éleveurs puissent racheter des animaux de qualité".

Enfin, l'éleveur laitier juge que "l'on entend beaucoup de gens qui n'y connaissent rien ou qui mentent délibérément. Ce qui amène beaucoup de confusion" chez "des éleveurs qui sont en détresse. C'est facile de faire un peu de populisme sans vouloir se baser sur la science", s'insurge-t-il, faisant référence au refus d'une euthanasie systématique par certains syndicats agricoles.