"Il n'y a pas que Shein, il y en a bien d'autres, nous avons été alertés sur d'autres cas", confirme lundi 3 novembre la haute-commissaire à l'Enfance, Sarah El Haïry, sur franceinfo, après le signalement, par la répression des fraudes, de la commercialisation de poupées sexuelles à caractère pédopornographique sur le site de Shein. Sarah El Haïry annonce avoir "engagé des contrôles plus larges, des procédures sur les autres plateformes". La plateforme AliExpress, par exemple, proposait aussi des produits similaires à la vente qui ont été retirés de son site, a constaté franceinfo lundi.
Le ministre de l'Economie, Roland Lescure, a indiqué sur BFMTV et RMC qu'il demanderait l'interdiction d'accès de Shein en France s'il vendait à nouveau des poupées sexuelles à caracère pédopornographique. "Si ces comportements sont répétés, nous serons en droit, et je le demanderai, qu'on interdise l'accès de la plateforme Shein au marché français", a déclaré Roland Lescure.
"La loi a été renforcée"
"Il y a déjà eu des cas il y a quelques années, sur Amazon par exemple, en 2020. Des associations avaient déjà porté le sujet devant la justice. La différence, c’est qu’aujourd’hui, ces poupées ne sont pas des objets pornographiques, mais pédopornographiques. Ce n’est donc pas légal dans notre pays. C’est comme la détention d’images pédocriminelles, cela vous envoie devant les tribunaux", note Sarah El Haïry. Ce qui change aussi selon elle, c’est que, depuis, "la loi a été renforcée, nous les traquons dans le monde numérique et dans le monde réel".
"Ces procédures peuvent aller jusqu'à dix ans de prison et 75 000 euros d'amende", rappelle la haute-commissaire à l'Enfance, qui dit vouloir remonter jusqu'aux fournisseurs de ces poupées, "quel que soit l'endroit dans le monde où ils sont". Dans un premier temps, elle réclame le retrait de la vente de ces poupées et des garanties, de la part des plateformes, "pour que plus jamais il n'y ait d'objets pédocriminels" en vente. "Ce sont des objets qu'utilisent des pédocriminels pour s'entraîner parfois, avant de faire des sévices sur des enfants", alerte Sarah El Haïry.