"Il ne faut pas parler de polémique, c'est une infraction", réagit dimanche 2 novembre sur franceinfo Martine Brousse, la présidente de La Voix de l'enfant, au lendemain du signalement, par la répression des fraudes, de la commercialisation de poupées sexuelles à caractère pédopornographique sur le site de Shein. "C'est une atteinte pour les enfants, et c'est ça qui est très grave", ajoute-t-elle.
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a fait un signalement vendredi 31 octobre à la justice française et le groupe chinois assure avoir "immédiatement" retiré les poupées incriminées de la vente. Malgré cette mesure rapide de Shein, Martine Brousse s'indigne : "qu'ont-ils mis en place pour contrôler ?". La présidente de l'association demande au géant de l'e-commerce d'aller "jusqu'au bout" et de dire "combien de poupées comme celles-là ont été fabriquées, combien ont été vendues, notamment en France" et qu'ils aillent jusqu'à "la destruction du stock".
Éventuel dépôt de plainte
La Voix de l'enfant s'est mise en contact avec son avocat et avec l'Arcom pour un éventuel dépôt de plainte. Martine Brousse rappelle que l'association avait déjà porté plainte contre Amazon en 2020 pour la vente de produits similaires. Dans ce dossier "la justice n'a pas suivi" en France, dit-elle, pourtant "il y a des textes de loi, et bien qu'on les applique !"
Pour Martine Brousse, il y a "un risque de passage à l'acte" pédocriminel pour les "acheteurs" de ces poupées sexuelles à l'image d'enfants, qui sont "des prédateurs", selon elle. La présidente de La Voix de l'enfant dit s'être entretenue avec la Haut-commissaire à l'enfance, Sarah El Haïri, qui "se saisit du sujet" "dès demain" afin que Shein "fasse l'objet de poursuites".