COUPS DE CŒUR
Seule la victoire est belle
Évidemment que le XV de France n’a pas rassuré, ce samedi, face aux Fidji. Brillants puis atones, les joueurs de Fabien Galthié se sont fait quelques frayeurs, ils n’ont pas caché qu’ils ont même douté quand, après avoir mené 21-0, les joueurs du Pacifique ont égalisé. «On ne pensait peut-être pas qu’ils étaient aussi forts collectivement», a lâché, naïvement, Louis Bielle-Biarrey à l’issue du match. Mais l’essentiel est là avant d’affronter l’Australie en clôture de la tournée de novembre : ils ont mis fin à quatre défaites de rang (trois face aux All Blacks et une face aux Springboks) et renoué avec la victoire qui remontait au 15 mars dernier et un succès 35-16 au Stade de France, qui leur avait permis de remporter le Tournoi des six nations. Une maille à l’endroit, plusieurs à l’envers... Il y a encore beaucoup de choses à régler, notamment cette collection de plaquages manqués (21 en tout !).
Le match plein d’Oscar Jegou
Sa polyvalence est un atout quand le staff des Bleus couche sur le papier les noms de ses 23 joueurs. Les centres tricolores tombaient les uns après les autres face aux solides Fidjiens (Pierre-Louis Barassi puis Émilien Gailleton), alors Oscar Jegou - qui avait débuté le match en troisième-ligne - a fini le match, à partir de la demi-heure de jeu, au poste de trois-quarts centre. Et le joueur du Stade Rochelais a parfaitement rempli sa mission : intraitable en défense et percutant sur plusieurs prises de balle. «Il a glissé au centre, il en a l’habitude, et il a été très bon», a salué Fabien Galthié. Une activité débordante, notamment en défense où il a assené 19 plaquages, dont 10 durant ses 30 premières minutes en flanker. Ce n’est pas l’avant le plus solide mais son profil hybride a permis de tirer une belle épine du pied du staff tricolore.
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Depoortere et Lamothe, la fête des Bordelais
Le XV de France retrouvait Bordeaux pour la première depuis l’automne 2021 et un match contre la Géorgie. Entretemps, l’UBB a changé de dimension et s’est affirmée comme une place forte du rugby français. Le club entraîné par Yannick Bru est désormais le deuxième fournisseur d’internationaux pour Fabien Galthié et ses adjoints. Ce samedi, ils étaient cinq sur la feuille de match pour le plus grand plaisir du public du Stade Atlantique, qui les a acclamés lors de la présentation des équipes. Les ailiers Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey ont vécu une soirée compliquée, brillant surtout en défense. Le demi de mêlée Maxime Lucu a, lui, tenu la baraque. Mais cette soirée a été une fête pour le centre Nicolas Depoortere, auteur d’un joli doublé. «Il méritait d’être titulaire aujourd’hui et il a été à la hauteur dans un match difficile. Il a du punch, à l’image de sa saison avec Bordeaux», a apprécié Fabien Galthié. Autre soirée mémorable, celle du talonneur Maxime Lamothe qui a (enfin) honoré sa première cape internationale. Jour de fête.
COUPS DE GRIFFE
Un problème chronique d’indiscipline
Les semaines se suivent et se ressemblent pour ce XV de France. Au cœur des récents problèmes rencontrés par les Bleus, cette indiscipline qui vient plomber leurs matches, les met en danger et relance leurs adversaires, comme ce fut le cas ce samedi au Stade Atlantique. Le sélectionneur tricolore le reconnaît sans ambages : «On a été sifflé 9 fois entre le 21-0 et le 21-21 ! Après, ça s’est arrêté, on a remis la main sur le ballon. C’était plus simple. C’est un point d’amélioration assez évident pour nous.» Au final, le XV de France a été pénalisé à 11 reprises (autant que les Fidji), mais cela a été suffisant pour illustrer ses doutes. Maxime Lucu confirme : «La discipline a été un gros point noir aujourd’hui, on n’a fait que défendre notre camp. On s’est mis nous-mêmes dans le dur alors qu’on avait fait une très bonne entame.»
Ntamack n’a guère pesé
L’ouvreur du Stade Toulousain vit un automne compliqué. Déjà face aux Springboks champions du monde, il n’avait pas été à son avantage. Et, ce samedi, il a, une nouvelle fois, guère pesé dans le déroulement des événements. Se contentant, la plupart du temps, d’assurer la continuité du jeu. Un leader très discret et peu inspiré. Après une dernière saison dans le dur, où il avait été obligé d’enchaîner les matches malgré un genou douloureux, on pensait qu’il allait retrouver son meilleur niveau et son aura sur le terrain. Ses deux derniers matches prouvent le contraire. Mais il a toujours le soutien de son sélectionneur, qui l’a toujours considéré comme son ouvreur numéro 1 : «Romain s’est énormément employé en défense et dans le jeu sans ballon. C’est vrai que dans cette période un peu difficile, on l’a plus vu en défense qu’en attaque. Mais quand il a fallu trouver les touches pour nous faire avancer, il a été précis.» On attend plus de lui quand même.
Passer la publicitéDe la casse avant l’Australie
Jouer contre les gaillards fidjiens s’apparente beaucoup à faire des auto-tamponneuses. Beaucoup de grosses collisions, des duels bien virils et, conséquence, pas mal de blessés. Pierre-Louis Barassi et Émilien Gailleton n’ont chacun passé que 15 minutes sur le terrain. Le centre toulousain a été pris haut par l’ailier Ravutaumada et il a dû quitter le terrain pour passer un protocole commotion. Sans revenir. Son remplaçant Émilien Gailleton a également subi un gros choc au bout de seulement 15 minutes de jeu. Si Fabien Galthié s’est montré rassurant pour le Palois, il est en revanche plus inquiet pour le joueur du Stade Toulousain : «Je pense qu’il ne pourra pas reprendre l’entraînement la semaine prochaine.» Le solide Paul Boudehent a, lui, été touché au genou. Ça fait beaucoup... Fabien Galthié avance que «l’équipe de France a rempli son contrat dans des conditions très difficiles». Avec beaucoup de casse.