L’affaire aura été réglée sans encombres. Elle ne sait pas encore si elle s’envolera pour les États-Unis, le Canada ou le Mexique, mais l'équipe de France a son billet pour le Mondial 2026. La sono du Parc des Princes ne s’y est pas trompée : "L’Amérique" de Joe Dassin a conclu une soirée parfaite en tous points contre l’Ukraine (4-0). Après le recueillement, la fête a pris le dessus. En plus de la qualification, les Bleus auront ajouté la manière dans une deuxième période aux allures de cerise sur le gâteau.
La dernière impression est la meilleure et cela aide à rehausser le bilan tricolore dans cette campagne express, avalée en deux mois alors qu'il était encore d'usage qu'elle s'étale sur un an avant le Mondial 2018. Dans les bouches de Kylian Mbappé, de Jules Koundé et du sélectionneur, la même expression a été employée jeudi soir. "Il ne faut pas banaliser. Il faut apprécier ces moments-là", a répété Didier Deschamps en conférence de presse, avec "beaucoup de fierté".
Avant un déplacement anecdotique en Azerbaïdjan dimanche (18h), où Didier Deschamps ne s'interdit pas de "faire tourner", son équipe aura montré un visage à la hauteur de son statut. Même si l'adversaire avait décidé de tout fermer à double tour, il fallait trouver la solution pour faire sauter le verrou ukrainien sans forcer son football. Les espaces ont fini par s'ouvrir dans le dos de défenseurs éreintés physiquement, puis psychologiquement. Les Bleus ont terminé la soirée avec quatre buts marqués, 75% de possession, mais aussi un seul tir subi. La copie n'aurait pas pu être plus propre.
28 matchs sans défaite en qualifications pour un Mondial ou un Euro
Avant jeudi soir, la campagne des Bleus n’avait pas été la plus spectaculaire. Elle avait bien débuté en Pologne, face à cette même équipe d’Ukraine. On avait découvert des joueurs créatifs, guidés par Désiré Doué et Michael Olise. La suite avait été plus poussive, notamment dans les deux matchs face à l’Islande (2-1 à Paris, 2-2 à Reykjavik), qui avaient laissé apparaître des failles étonnantes dans la défense. Le succès 3-0 contre l'Azerbaïdjan n'avait pas fait lever les foules.
"On n'a pas offert forcément le meilleur jeu mais on a eu des résultats à hauteur de notre équipe. Aujourd'hui le travail est effectué, a préféré retenir Hugo Ekitiké, auteur de son premier but en équipe de France, au micro de TF1. C'est une bonne chose de faite, sur l'ensemble des qualifications je pense qu'on l'a mérité". Les Bleus ont raison de voir le verre à moitié plein. Leur bilan en cinq matchs de qualification (quatre victoires, un nul) est au-dessus de la moyenne de leurs campagnes de qualification sous Didier Deschamps.
"Des fois, ça paraît simple mais il ne faut pas banaliser ce qu'on a fait. Il y a toujours des choses à améliorer, mais on peut constater que même dans les autres groupes c'est serré."
Jules Koundésur TF1
Avant le Mondial 2018, celui de la deuxième étoile, ils avaient perdu contre la Suède à domicile (1-2) et été tenus en échec par le Luxembourg (0-0) et la Biélorussie (0-0). Cette fois, la mission a été accomplie malgré une belle cascade de blessures. Ousmane Dembélé, Désiré Doué, Aurélien Tchouameni ou encore Adrien Rabiot n'étaient pas présents jeudi soir. Cela n'a pas empêché les Bleus de montrer une force collective et de préserver leur série d'invincibilité de 28 matchs en qualifications pour un Mondial ou un Euro (ils n'ont plus perdu depuis 2019 face à la Turquie).
Cette campagne a renforcé l'idée que Dayot Upamecano est le choix n°1 en défense centrale. Manu Koné a émergé. Et on notera aussi que des vraies options en sortie de banc sont rapidement devenues crédibles comme Maghnes Akliouche et surtout Hugo Ekitiké. L'équipe de France semble être sur la bonne voie. Ne lui reste plus qu'à étoffer son programme avant le Mondial. Le calendrier tricolore est encore officiellement vierge et la prochaine trêve internationale est prévue pour mars.