Budget 2026 : l'Assemblée ne siégera pas ce week-end, la gauche dénonce une décision "inacceptable"

A peine repris, déjà stoppé. L'Assemblée nationale, qui s'est repenché sur l'examen sur le projet de loi de finances mercredi, ne siégera finalement pas ce week-end comme prévu. Annonce faite un peu avant minuit, jeudi 13 novembre, par le ministre en charge des relations avec le Parlement. "Au rythme auquel nous avançons, il est évident que lundi nous ne terminerons pas les 1 900 amendements" restants sur le premier volet (ceui des recettes), a déclaré Laurent Panifous. Les débats ne se poursuivront donc pas "samedi et dimanche" : ils reprendront lundi dès 9 heures, au lieu du milieu de journée.

Après plusieurs semaines de discussions budgétaires, "nous devons également tenir compte de la fatigue qui existe chez les députés, chez les collaborateurs, chez les administrateurs" de l'Assemblée, s'est défendu Laurent Panifous dans l'hémicycle, en précisant avoir été "saisi" par plusieurs groupes sur la question.

"Ne prenez pas prétexte sur la fatigue des uns et des autres"

La gauche s'est immédiatement offusquée de cette décision, qui raccourcit de fait les débats sur un texte pourtant discuté dans des délais serrés. Certains députés accusant l'exécutif de chercher à empêcher la tenue d'un vote.

Une décision immédiatement qualifiée d'"inacceptable" par la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain, qui a accusé l'exécutif "d'organiser (...) le fait que cette assemblée ne puisse pas se prononcer sur le budget". "Ne prenez pas prétexte sur la fatigue des uns et des autres" pour "nous empêcher de pouvoir voter sur le budget de l'Etat", a abondé le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.

L'ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels. S'il semble clair que les députés n'auront pas le temps d'aller au bout, un vote sur la seule partie recettes n'est pas non plus assuré. Les socialistes procéderont "à des retraits massifs d'amendements" afin que l'Assemblée puisse "voter", a déclaré le député Philippe Brun, en disant regretter la décision du gouvernement. LFI a dit avoir déjà renoncé à 15% de ses amendements et être prête à en retirer davantage.