L'armée ukrainienne a affirmé, samedi 1er novembre, qu'une opération "complexe" impliquant des forces spéciales était en cours pour chasser les soldats russes infiltrés dans la ville de Pokrovsk, un bastion de la région orientale de Donetsk subissant une pression croissante.
En début de semaine, Kiev a reconnu qu'au moins 200 soldats russes s'étaient infiltrés dans la cité et des observateurs militaires craignent qu'elle ne tombe sous le contrôle de la Russie, après avoir été au cœur des combats pendant des mois. "Une opération complexe se poursuit pour détruire et chasser les forces ennemies de Pokrovsk", a affirmé samedi le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. "Sur mon ordre, des groupes combinés de forces d'opérations spéciales opèrent dans la ville", notamment des unités du service de sécurité (SBU) et du renseignement militaire (GUR), a-t-il ajouté.
Les négociations de paix au point mort
Selon lui, il s'agit actuellement de la zone "la plus difficile" du front et un groupement russe "de plusieurs milliers" de soldats tente d'infiltrer l'agglomération de Pokrovsk-Myrnograd et d'y couper les "routes d'approvisionnement" ukrainiennes. "Cependant, il n'y a ni encerclement ni blocus de ces villes, nous mettons tout en œuvre pour assurer la logistique", a assuré Oleksandre Syrsky, précisant que des renforts en unités et équipements, dont des drones, allaient être envoyés dans la zone.
Samedi matin, le ministère russe de la Défense a revendiqué avoir "détruit" un groupe de 11 membres des forces spéciales des renseignements militaires ukrainiens (GUR) déployés par hélicoptère à "environ un km" au nord-ouest de Pokrovsk. Des sources militaires ukrainiennes anonymes, citées par plusieurs médias locaux, ont ensuite démenti cette affirmation de Moscou.
Alors que les négociations de paix entre Kiev et Moscou sont au point mort, l'armée russe, plus nombreuse, poursuit sans relâche ses attaques sur le front et y gagne lentement du terrain, en dépit de lourdes pertes. Ces derniers mois, elle utilise une tactique consistant à infiltrer de petits groupes de soldats derrière les défenses ukrainiennes en évitant de former de grands groupes d'assaut, particulièrement exposés aux frappes de drones.