Le Premier ministre a pris la parole devant les députés, vendredi 31 octobre, en plein débat sur le budget 2026. Il a notamment répondu aux critiques de la gauche qui lui reproche de ne pas assez faire de concessions. "Le gouvernement est favorable à regarder l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite de notre pays [et des] minimas sociaux", a lancé le chef du gouvernement. Tourné vers les bancs socialistes, il a reconnu toutefois que "la question du gel des retraites" n'était "pas acceptable" ni "acceptée par nos concitoyens".
Sébastien Lecornu a en outre assuré ne pas vouloir se "défiler" sur la question des recettes sociales, citant notamment la hausse de la CSG sur le patrimoine, votée par les députés en commission ces derniers jours dans le budget de la Sécurité sociale.
Un texte examiné en commission
Le texte du gouvernement prévoit à ce stade un "gel de l'ensemble des retraites de base" en 2026 ainsi qu'un gel des prestations sociales comme des allocations familiales, le Revenu de solidarité active (RSA) ou encore les Aides personnalisées au logement (APL), habituellement indexées sur l'inflation. Le projet de budget prévoit également des économies à plus long terme, sous-indexant les pensions de retraite de 0,9 point en 2027, puis de 0,4 point pour les années suivantes, jusqu'en 2030. Le coup de rabot plus important en 2027 est justifié, selon le gouvernement, par la suspension de la réforme des retraites, ajoutée dans le texte pour tenter de trouver un accord de non-censure avec le PS.
Cette intervention de Sébastien Lecornu face aux députés survient alors que les députés votent en première lecture le texte du projet du budget 2026. Parallèlement à cela, la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale discutent du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS), autre gros morceau des discussions budgétaires dans lequel doit être inscrite la suspension de la réforme des retraites.
En commission, une coalition des oppositions, allant de la gauche au RN, a justement supprimé le gel des prestations sociales pour 2026, figurant dans le budget de la Sécurité sociale. Ce texte arrivera dans l'hémicycle mardi.