Programme nucléaire iranien : Téhéran se coordonne avec la Russie avant ses négociations avec les Européens

Les présidents russe et iranien ont discuté du programme nucléaire de Téhéran ce lundi 25 août selon le Kremlin, sur fond de menaces des pays européens de rétablir des sanctions si un accord n'est pas trouvé sur cette question.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue iranien Massoud Pezeshkian, ont évoqué par téléphone «la situation autour du programme nucléaire de l'Iran», selon cette même source. La présidence iranienne a précisé que Massoud Pezeshkian avait remercié Vladimir Poutine pour son soutien au «droit à l'enrichissement» d'uranium de Téhéran, et affirmé que l'Iran «ne cherche pas, et ne cherchera jamais, à fabriquer des armes nucléaires».

Passer la publicité

Des échanges qui interviennent alors que l'Iran doit reprendre mardi à Genève des pourparlers attendus sur son programme nucléaire avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, selon la télévision d'État iranienne. Ces trois pays, membres d'un accord désormais caduc conclu en 2015 avec Téhéran pour encadrer ses activités nucléaires, menacent de rétablir des sanctions onusiennes contre l'Iran si aucune solution négociée n'est trouvée d'ici fin août.

Enrichissement d’uranium

Téhéran est soupçonné par les pays occidentaux et par Israël de vouloir se doter de la bombe atomique, ce qu'il dément en soulignant son droit à poursuivre un programme nucléaire à des fins civiles. La Russie, qui s'est rapprochée de l'Iran depuis le début de son offensive en Ukraine en 2022, a défendu publiquement le droit de Téhéran à utiliser le nucléaire à des fins civiles. L'Iran cherche régulièrement à coordonner sa position avec la Russie et la Chine avant des discussions clé sur le nucléaire avec l'Occident.

L'Allemagne, le Royaume-Uni et la France font partie des puissances mondiales, avec la Chine, la Russie et les États-Unis, qui avaient négocié l'accord nucléaire historique de 2015 avec Téhéran, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions internationales. Le texte est devenu caduc lorsque Washington a décidé de se retirer unilatéralement du traité en 2018 sous la première présidence de Donald Trump. En représailles, Téhéran s'est depuis affranchi de certains engagements pris, notamment sur l'enrichissement d'uranium.