Mort de Rik Van Looy, pour une dernière échappée

L’Empereur d’Herentals, Rik Van Looy, deux fois champion du monde, Rik II, surnommé ainsi par référence à son glorieux aîné Rik Van Steenbergen, a gagné les cinq monuments de son sport -Milan-Sanremo, Tour des Flandres par deux fois, Paris-Roubaix par trois fois, Liège-Bastogne-Liège, Tour de Lombardie- est mort mercredi à l’âge de 90 ans. Il fut l’un des plus grands coureurs de classiques de l’histoire, adoré par la Belgique du cyclisme avant que le cannibale Eddy Merckx ne lui succède.

Passé professionnel dès l’âge de 20 ans, fin 1953 et à la tête de sa garde rouge, la formation Solo Superia, il accumula les succès. Au bilan, 371 victoires chez les professionnels, dont 7 étapes du Tour de France dans lequel il débuta tardivement, à 28 ans, et buta régulièrement sur la haute montagne. « Je considérais chaque étape comme une classique. Si j’avais participé au Tour plus tôt, je l’aurais peut-être gagné un jour », expliqua-t-il des années plus tard.

Coéquipier d’Eddy Merckx

Son doublé au championnat du monde, au Sachsenring (Allemagne) en 1960 puis à Berne (Suisse) l’année suivante, aurait pu se transformer en triplé. Mais, en 1963, devant son public de Renaix, Van Looy dut s’incliner face à l’un de ses coéquipiers, Benoni Beheyt, car piégé par un autre de ses compatriotes, Gilbert Desmet, qui lui lança le sprint de très loin, le Flandrien fut débordé par Beheyt, qui était censé travailler pour lui. C’est que l’on nomma plus tard : la trahison de Renaix. Ses supporters crièrent en effet au scandale et Beheyt, honni devint le vilain petit canard du cyclisme belge. Il dut arrêter sa carrière deux ans plus tard.

Mais le pire était à venir avec la montée en puissance d’un jeune bruxellois qui aiguisait encore ses dents avant de devenir le cannibale. « J’ai dû affronter trois générations. Dans les années 1950, c’était celle de Van Steenbergen, de Coppi, de Bartali. Puis j’ai connu ma propre ascension avec Anquetil qui était au sommet. Puis est arrivé Merckx. » racontait-il

Van Looy, alors tout-puissant, vit arriver en effet dans sa propre formation le tout jeune Merckx. La cohabitation ne dura qu’une saison. « Van Looy avait un clan autour de lui. Des mecs qui se moquaient des autres et surtout des jeunes. Dans cette équipe, j’étais un souffre-douleur », a expliqué Merckx au journal belge Le Soir. Le match fut très vite déséquilibré et en faveur du Cannibale : « Il y avait une grosse rivalité, la même que j’ai connue plus tard avec Freddy Maertens. Mais c’était sain, il y avait du respect. » expliqua le Roi Eddy

Après une carrière professionnelle bien remplie achevée en 1970, Van Looy resta dans le monde du sport. Président du club de foot d’Herentals, puis propriétaire d’un manège, il dirigea par la suite un sport-études de cyclisme en Flandres.

Avant de partir, une dernière chose…

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