Wimbledon : Djokovic impuissant, Sinner retrouvera Alcaraz pour une finale de rêve
Face au roc Jannik Sinner, le vétéran de 38 ans n’y arrive décidément plus. Novak Djokovic a concédé ce vendredi, en demi-finale de Wimbledon, sa cinquième défaite consécutive face à son cadet de 15 ans (6-3 6-3 6-4). Le numéro un mondial remporte son premier duel à Church Road face à celui qui l’avait battu lors de leurs deux premières confrontations sur le gazon britannique. Et de quelle manière ! Comme une passation de pouvoir.
Balayé sur l’un de ses courts préférés, là où il a déjà été sacré à sept reprises et restait sur six finales consécutives, Djokovic a été, il est vrai méconnaissable. Sans solution et clairement pas à 100%, notamment touché à la cuisse gauche. Les douleurs au coude du Transalpin semblent en revanche de l’histoire ancienne. L’équation Sinner est devenue impossible à résoudre pour le joueur le plus titré de tous les temps. À Roland-Garros, au même stade de la compétition, il avait déjà perdu en trois sets, mais il avait regardé dans les yeux sa nouvelle bête noire, en variant beaucoup (6-4, 7-5, 7-6 [3]) et en ratant même trois balles de set à 5-4 dans la troisième manche. Rien de tout ça ce vendredi, sous le soleil de plomb londonien et sur son gazon béni, où il n’avait plus perdu avant une finale depuis un abandon contre Tomas Berdych en quart de finale de l’édition 2017.
Passer la publicitéDjokovic rattrapé par son âge
Sans jus et sans idée, clairement diminué physiquement aussi, après sa chute en fin de match contre Cobolli, en quarts, il s’est fracassé sur le mur Sinner. Et si ses performances demeurent exceptionnelles pour un joueur de 38 ans – il reste sur trois demi-finales consécutives – la réalité de son âge le rattrape en fin de deuxième semaine. Il avait déclaré forfait avant son quart à Roland-Garros la saison dernière, il a jeté l’éponge après un set contre Alexander Zverev à l’Open d’Australie. Et ce vendredi, il n’a pas pu défendre ses chances à 100% contre l’épouvantail Sinner.
Dépassé à l’échange, le Serbe a été breaké à trois reprises dans le premier acte. Implacable, l’Italien n’égarait que deux points sur son service. Dans le deuxième set, le triple lauréat de Grand Chelem n’a pas relâché la pression. Bien au contraire. Il a chipé d’entrée le service du 6e mondial et a aligné, à cheval entre les deux manches, cinq jeux consécutifs pour mener 3-0. «Nole» stoppait l’hémorragie en remportant son premier jeu de cette manche grâce à un magnifique coup droit croisé gagnant. Toujours aussi impitoyable, le finaliste malheureux du dernier Roland-Garros a toutefois poursuivi sa promenade de santé sur ses engagements dans le deuxième acte. Acculé, l’homme aux 24 titres du Grand Chelem a su écarter deux balles de set sur son engagement à 2-5 pour limiter la casse. Toujours aussi tranquille sur ses mises en jeu (90% points gagnés derrière ses premières), l’Italien a claqué un dernier ace au T pour enfoncer Djokovic.
Sinner et Alcaraz, les nouveaux patrons
Dos au mur, ce dernier a fait appel au kiné à l’entame du troisième acte. Profitant, il est vrai, d’un relâchement coupable de Sinner, le Serbe a pris le service adverse pour la première fois du match pour s’échapper 3-0 dans le 3e acte. Poussé par l’immense majorité du Centre Court, le «Djoker» a un temps reverdi et a serré le point. Sinner, a lui, un peu cogité, écartant une balle de double break contre lui.
Ce frémissement du Serbe n’a rien changé à la donne. Ayant clairement du mal à se mouvoir, le Serbe a encaissé deux breaks et cinq jeux consécutifs. Au bord du gouffre, il a sauvé deux balles de match sur son service à 3-5, mais n’a rien pu faire au jeu suivant sur le service de l’Italien, parachevant sa promenade de santé en moins de deux heures. Les rêves d’un 25e titre du Grand Chelem s’éloignent un peu plus pour Djokovic. Sinner, lui, peut remporter à 23 ans, dimanche, son premier Wimbledon. Une certitude : lui et Alcaraz sont vraiment les nouveaux maîtres du tennis.