750 hectares ravagés, 110 personnes blessées, pillages... Ce qu’il faut savoir sur l’incendie à Marseille
Après une nuit difficile pour les pompiers qui ont combattu les flammes, «le feu est en très nette régression», a annoncé le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, ce mercredi 9 juillet au matin. «Mais il n’est pas maîtrisé, il peut y avoir des reprises et des nouveaux départs», a-t-il prévenu le représentant de l’État car «les lisières sont toujours actives et non stabilisées», a précisé une porte-parole de la préfecture à l’AFP.
Devant cette amélioration de la situation, la préfecture a cependant averti sur X que les habitants du 16e arrondissement de Marseille, touché par les flammes hier après-midi, dans le nord de la ville, étaient désormais «déconfinés» mais qu’il était «encore trop tôt pour que les personnes évacuées (au nombre d’environ 400) regagnent leur domicile».
D’autant que du côté des Pennes-Mirabeau, commune limitrophe dans le nord-ouest de Marseille, il y a «une réactivation du feu», a précisé la Préfecture de région, sans détailler. Quarante départs de feux ont été constatés dans le département depuis minuit hier soir, indique au Figaro une source au sein des pompiers des Bouches-du-Rhône.
750 hectares ravagés par les flammes
Le violent incendie qui s’est déclaré mardi matin à 10h50 à la sortie d’un tunnel sur l’autoroute en raison d’un véhicule en feu a rapidement dévoré des centaines d’hectares. À peine les premières braises étaient nées que le feu a été dopé par un puissant mistral et une canicule installée depuis plusieurs semaines. En quelques heures, l’incendie a parcouru 700 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille dans la journée.
Mercredi matin, «nous en sommes à 750 hectares incendiés, la progression du feu est arrêtée, mais nous attendons un retour du vent dans l’après-midi, même s’il est modéré par rapport à mardi», a indiqué le vice-amiral Lionel Mathieu, le chef des marins-pompiers de Marseille, en assurant n’avoir «jamais craint» que ce feu «soit inarrêtable».
«110 personnes blessées», selon un premier bilan
Dès son arrivée à Marseille en début de soirée, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a informé que «110 personnes ont été légèrement blessées», précisant que pour l’heure aucun mort n’avait été recensé. Un bilan confirmé ce mercredi matin par le maire Benoît Payan, qui avait de son côté indiqué mardi que 9 pompiers avaient été légèrement blessés. Un bilan mis à jour après la nuit doit être annoncé en fin de matinée mercredi. Le ministre de l’Intérieur a souligné que 400 personnes avaient été évacuées, dont les 71 résidents d’un Ehpad aux Pennes-Mirabeau.
Au-delà des personnes qui vivent proche de l’incendie, la santé de tous les Marseillais peut être plus largement impactée. Les panaches de fumée noire qui ont envahi le ciel de Marseille ont provoqué une concentration en particules fines dix fois supérieure aux normes, selon Atmo-Sud, l’observatoire de la qualité de l’air de la région. La fumée s’est étendue en mer sur une centaine de kilomètres, selon les images satellites.
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Pour l’instant au moins 70 maisons ont été «atteintes» dont 10 détruites, a informé le préfet Georges-François Leclerc, ce mercredi matin, en amont d’un bilan plus détaillé qui sera présenté en fin de matinée.
Selon la présidente de la métropole d’Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, des «pillages» ont par ailleurs été constatés «dans les logements évacués du quartier de l’Estaque», au nord de Marseille.
Les pompiers à pied d’œuvre
700 marins-pompiers sont encore mobilisés mercredi matin face au feu, aucun moyen en avions n’était nécessaire dans l’immédiat, a-t-il souligné. «Pour autant, nous avons déjà des hélicoptères (bombardiers d’eau) qui travaillent ce matin en appui des sapeurs-pompiers, des marins-pompiers, et qui effectuent des largages».
Si des Canadair ou Dash devaient etre rappelés, le trafic aérien serait à nouveau fermé, au moins partiellement, a précisé le préfet des Bouches-du-Rhône.
Jusqu’à 400 tonnes d’eau ont été déversées par la dizaine d’aéronefs mobilisés mardi, pour empêcher que les flammes ne fassent plus de dégâts. Bruno Retailleau a appelé au civisme des habitants, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine.
Réouverture de l’aéroport
Face à l’ampleur du feu, l’aéroport d’Aix-Marseille Provence, le quatrième français en nombre de passagers, situé sur l’étang-de-Berre, à Marignane, a été fermé à la mi-journée.
Une reprise partielle du trafic a eu lieu vers 21h30 mardi soir, mais celui-ci pourrait à nouveau être fermé mercredi, pour prioriser les moyens aériens de lutte contre le feu, a averti la préfecture.
Reprise du trafic TGV
La circulation des trains à grande vitesse a repris mercredi matin après une interruption, tandis que celle des trains locaux reste fortement perturbée, a annoncé la SNCF. «Le trafic a bien repris ce matin sur la ligne à grande vitesse au départ de Marseille. Le premier TGV INOUI est parti à 6h07» a signalé la SNCF dans un communiqué adressé à l’AFP.
«Il est à nouveau possible d’exploiter la ligne à grande vitesse entre Marseille et Aix TGV», a indiqué la SNCF dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi. Pour la ligne Marseille-Miramas, des agents de SNCF Réseau mènent «des vérifications» et le trafic doit reprendre à 12h00, indique la SNCF.
Possible réouverture de l’A55
La préfecture a signalé mercredi matin une «possible réouverture partielle de l’A55 (l’autoroute qui dessert Marseille par le nord, NDLR), avec une voie sanctuarisée pour sécuriser l’action des pompiers en bordure d’autoroute dans les deux sens». De même, il y aurait «une possible réouverture des tunnels Vieux port et Prado carénage», les deux tunnels qui permettent de traverser la ville du sud au nord, selon la préfecture.
Enfin, sur l’autoroute A7, vers Aix-en-Provence et Lyon, «deux voies devraient être sanctuarisées pour les secours dans le sens Lyon Marseille», a précisé une porte-parole.