Superman, Valensole 1965, Pusher... Les films à voir et à éviter cette semaine

Superman - À voir

Film d’action de James Gunn - 2h10

Quand l’Amérique va mal, elle fait appel à Superman. Comment relancer le super-héros quatre-vingt-sept ans après sa création ? James Gunn savait pertinemment qu’il évoluait en terrain miné. À l’arrivée, sa proposition vole au-dessus des attentes, tant par ses choix créatifs que par sa vision esthétique. L’intrigue du film remet au centre la relation amoureuse entre Clark Kent et Lois Lane, journaliste opiniâtre du Daily Planet passée à l’heure des réseaux sociaux. Le cœur battant du film, ce sont leurs dialogues affûtés, cette alchimie digne des meilleures comédies romantiques. James Gunn ne tombe pas dans le piège de l’« origin story ». Il plonge directement les spectateurs dans un univers où Superman existe. Il lui adjoint même un chien très foufou, Krypto, qui amène la touche d’humour et de chaos nécessaire au spectacle. Sans jamais chercher à singer Christopher Reeve, l’acteur David Corenswet, incarne un Superman actuel, à la fois punk-rock et romantique, conscient de sa surpuissance, mais sincère dans sa démarche héroïque. O.D.

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La trilogie d’Oslo : Amour - À voir

Drame de Dag Johan Haugerud - 1h59

Après Rêves la semaine passée, avec Amour aujourd’hui (et on attend Désir pour mercredi prochain), le doute n’est plus permis. Dag Johan Haugerud va compter. Oslo constitue toujours le décor. On va bientôt fêter le centenaire de la ville. En prévision de l’événement, une visite est organisée pour les touristes. La guide leur assène un discours assez hilarant sur les monuments historiques, commente les fresques avec tous les poncifs woke du moment, transformant le parcours en éloge de l’amour libre à travers les âges. L’héroïne est oncologue. Marianne n’a ni mari ni enfants. Sur l’île, elle croise des amis, une famille. Elle n’est pas insensible à certains des autres invités. Les allers et retours en bateau rythment cette chronique d’une délicatesse infinie. Dag Johan Haugerud offre une grande leçon de style, d’autant plus efficace qu’elle est discrète, calme sans être plate. Il possède l’art du portrait, décrit des professions. Ce film nocturne, musical, chuchoté brûle à feu doux, grise comme un vin de neige. É.N.

Valensole 1965 - À voir 

Drame de Dominique Filhol - 1h30

En ce 1er juillet 1965, alors que les champs de lavande exhalent leur parfum boisé au petit jour, un événement inexpliqué se produit en présence d’un cultivateur provençal. Maurice Masse (Matthias Van Khache) a tout vu. Ce dont il a été témoin le traumatise suffisamment pour qu’il puise le courage d’aller faire établir une déposition au commissariat de Valensole. Masse a été témoin d’une mystérieuse rencontre du troisième type. Cet événement hors du commun ne tarde pas à s’ébruiter. Sur la petite place de Valensole, le Café des Sports ne désemplit pas. La foule des grands jours débarque progressivement. Les télévisions s’installent sur place et filment la zone d’atterrissage de ce qui semblerait être une soucoupe volante. Le réalisateur Dominique Filhol ne se focalise pas du tout sur le côté spectaculaire et grand-guignolesque de l’affaire. Les fans de science-fiction peuvent d’ores et déjà passer leur chemin. le cinéaste délaisse les récits fantastiques pour se concentrer sur un drame humain, intime, qui oscille entre mélancolie et onirisme. O.D.

Pusher - À (re)voir

La trilogie Pusher, qui ressort en salles ce mercredi, a sa petite légende. Celle d’un coup de poing balancé avec l’énergie du désespoir par un jeune réalisateur danois, Nicolas Winding Refn (NWR). Pusher, ce sont trois films tournés entre 1996 et 2005 : Pusher, Pusher 2, du sang sur les mains et Pusher 3, l’ange de la mort. Trois plongées dans le monde des voyous de Copenhague. Frank (Kim Bodnia), dealer sans envergure, perd une cargaison de drogue pour échapper à la police et contracte du même coup une dette envers Milo, trafiquant serbe faussement débonnaire. Le début d’une course contre la montre où les coups pleuvent et les mauvais choix s’enchaînent – Frank est plus dans l’action que dans la réflexion. Comme NWR qui expérimente un tournage guérilla à l’hiver 1995, avec des acteurs non professionnels et des tronches patibulaires. Un cinéma brut de décoffrage. E.S.

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Buffalo Kids - À voir 

Animation de Juan Jesús García Galocha, Pedro Solis García - 1h23

Des goélands tourbillonnent dans le ciel. Sous les nuages on découvre un paquebot qui vogue vers le Nouveau monde. Une petite gamine souriante à la chevelure flamboyante, débordante d’énergie, voyage en compagnie de son grand frère vers l’Amérique du début du XXe siècle. Tous les rêves leur sont permis. En débarquant à New York, Mary et Tom, ces deux orphelins irlandais s’attendent à être accueillis par leur oncle Niall O’Hara... Hélas, il n’est pas là. C’est alors que l’aventure commence! Elle sera trépidante, pleine de rebondissements, d’humour, de suspense et de tendresse. Entre l’adoption d’un espiègle petit chien blanc, un long voyage en train avec des enfants pour rejoindre Sacramento en passant par la Californie, les auteurs de ce film d’animation espagnol pour enfants donnent le sentiment de s’amuser comme des petits fous. Ce qui retient particulièrement l’attention, c’est le personnage de Nick. Attendrissant garçonnet handicapé, paralysé sur son fauteuil roulant, il fait partie intégrante de l’aventure et suscite progressivement l’admiration des spectateurs par le courage discret et réel dont il fait preuve. Buffalo Kids ressemble en fait à un grand western animé en forme de tour de manège endiablé, des Cheyennes aux soldats Yankees, en passant par des méchants bandits assoiffés d’or dont l’un ressemble à Lee Van Cleef, on s’attache rapidement à cette petite héroïne pétillante de vie qui déplace des montages grâce à son large sourire et son indécrottable bienveillance. L’animation est soignée. Le scénario classique mais bien troussé. Les enfants, de 5 à 12 ans, pourront largement y trouver leur bonheur pour l’été. Yippee ki yay ! O.D.